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Wall Street 2: l'argent ne dort jamais, le spectateur si.

Oliver Stone revient deux décennies plus tard pour la suite de Wall Street. Et cette fois-ci, il nous apporte que « l'argent ne dort jamais ».



Oliver Stone n'est sûrement idiot: il connaissait les risques de faire une suite, même si son film n'a plus la même envergure, il permet au fameux Gordon Gekko de revenir dans la finance après être passé par la case prison. Depuis, les choses ont changé, et Stone essaye avec les moyens du bord de nous le faire comprendre. Il passe l'inévitable crash de l'après 11 septembre, mais s'axe surtout autour de la crise de 2009 qui secoue encore très fortement les marchés financiers et les consommateurs, toujours pas remis des conséquences de cette crise. Entre subprimes, hedge funds et autre spéculations et blanchissements, Oliver Stone explique la crise telle qu'il la voit. On aurait pu imaginer un réalisateur politiquement engagé voir même incorrect et intransigeant avec le système, mais avec l'histoire plus sentimentale qu'il insère dans son film, le propos devient tout de suite beaucoup plus fumeux.

Pire encore lorsque le spectateur constate un paradoxe bien décevant: l'histoire à violons (le père qui veut se racheter auprès de sa fille ou la relation amoureuse entre cette même fille et le jeune trader) prend le dessus sur l'aspect financier qui passe presque au second plan. L'erreur se constate lorsque les billets verts tentent de revenir au premier plan, le film perd de sa dimension et devient très lourd avec une accumulation de termes et de théories qui ennuient le spectateur plus qu'il ne le fascine. La différence avec le premier est claire : la fascination pour ce monde financier n'est plus la même. Peut-être aussi parce que Michael Douglas incarne un Gekko moins présent à l'écran, doublé par la prestation tout de même intéressante d'un Shia LaBeouf qui a bien fait quitté la peau du héros de Transformers pour devenir un trader qui parie qui l'énergie verte.



Le passage du témoin est tout aussi frappant : le mentor Gekko qui passe les rênes (ou presque) du système au jeune et talentueux Jacob Moore. Mais le final du film nous fait bien comprendre qu'il n'y a que l'expérience qui compte, malgré le culot de cette jeunesse qui tient entre ces mains un vrai Eldorado financier. Oliver Stone tente de nous emmener dans son thriller politico-financier, rattrapant par ci par là les spectateurs qui ont lâché prise, mais sans jamais réellement convaincre. En revanche, on découvre l'autre facette de Gekko, un homme sensible toujours aussi bien interprété par un Michael Douglas impérial. Carey Mulligan (la révélation d'Une Education) tient elle aussi correctement son rôle, tout comme Josh Brolin qui incarne Bretton James, un autre trader véreux, prêt à éliminer ses adversaires.

Wall Street 2 n'a clairement pas le même charme que son premier opus qui bousculait des spectateurs qui découvrait l'envers du décor d'un monde financier où la cupidité n'est pas encore légale, mais pourtant présente. Ce deuxième opus conforte le premier, sans apporter le supplément attendu, malgré les bonnes prestations des acteurs.

NOTE : 11 / 20




WALL STREET : L'ARGENT NE DORT JAMAIS - BA 2 HD VOST
envoyé par baryla. - Les dernières bandes annonces en ligne.


04/10/2010
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