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[TEST DVD] Bedevilled (Blood Island)

Grand Prix du jury à Gérardmer, le thriller Bedevilled (Blood Island) ne bénéficiera pas d'une sortie en salles, comme son prédécesseur The Door. Logique respectée ?





Présent dans de nombreux festivals du film fantastiques (Neuchâtel, Étrange Festival, Puchon), Bedevilled n'obtient des reconnaissances qu'à Gérardmer (Grand Prix) et à Austin (Prix du public et meilleure comédienne). Le genre de récompenses qui laissent entendre que le film de Jang Cheol-Soo doit sûrement valoir le coup d'œil, malgré une sortie en direct-to-video. Le scénario (signé du réalisateur d'ailleurs) n'a pas à rougir pourtant de ses idées. Une jolie trentenaire, célibataire à Séoul vit dans un quotidien étriqué. Dès les premières scènes, le réalisateur nous confronte à certaines réalités, des violences urbaines dans les coins de rues (dont Hae-Won est témoin dans la première scène) jusqu'à son travail qu'elle ne supporte plus et où elle déverse sa pression sur une cliente qui demande un crédit (non sans rappeler la confrontation du début dans Drag Me To Hell, sans le côté parodie horrifique). N'ayant pas le cran de dénoncer les responsables de l'agression, et contrainte à prendre des congés par son patron, Hae-Won décide de retourner sur l'île où elle passait ses vacances pour décompresser et repartir à zéro. Elle y retrouve son amie d'enfance Bok-nam, qui vit un quotidien tout aussi horrible. Elle est complétement soumise aux volontés tyranniques des quelques habitants de l'île, entre humiliations et lynchages. Hae-Won découvre lentement l'ampleur de la situation mais ne peut agir, alors que Bok-nam n'a qu'une envie : quitter l'île pour Séoul. D'une façon intelligente, mais malheureusement pas assez exploitée, Jang Cheol-Soo confronte l'univers quotidien de la ville à celui d'une île perdue au milieu des flots. La vie moderne et des traditions ancestrales, qui ont en point communs deux femmes au bord du rouleau. Sauf que le film accentue plutôt ce malheur vers Bok-nam, comprenant bien qu'il y a bien plus à dire sur ce sujet.




Avec une lenteur et une violence jamais trop explicite, Bedevilled ne lance son histoire qu'au bout de 45 minutes. Pendant ce temps c'est un mélange des genres qui commencent, d'un érotisme violent au thriller psychologique en passant le drame. D'une façon assez prévisible mais attendue, Bedevilled se lance alors dans le gore (mais pas trop) et le slasher. C'est là qu'il devient réellement efficace, avec une vengeance évidente qui tient le spectateur en haleine. Young-Hee Seo qui interprète le rôle de Bok-nam déverse alors sa rage sans tomber dans la surenchère, juste dans une logique narrative, et voit s'effacer la belle Sung-Won Ji Seo qui peut comprendre alors qu'elle n'était juste là que pour amener l'intrigue. Avant de réellement faire apparaître l'hémoglobine dans le cours de l'histoire, Bedevilled joue la carte d'une violence psychologique qui par moment arrive à prendre aux tripes notamment grâce aux jeux des acteurs. Ce qui semble inavouable se délie devant les yeux du spectateur en manquant vraiment de nous accrocher dans l'ensemble. Au point que l'on remette en question sa place dans différents festivals du film fantastique sur la première heure du film !


NOTE : 11.5 / 20



30/04/2011
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