Splice, le fantasme de la science ?
Film étrange rien qu'à la vue de son affiche, Splice s'annonce comme le film de science-fiction moderne du moment.
Elsa et Clive forment un couple heureux dans la vie et au travail. Ils sont tous deux des scientifiques talentueux au service d'une même boîte. Le dernier produit de leurs expériences est un animal hybride, issu d'un mélange de différents ADN d'animaux. C'est alors que l'idée de mixer à la fois un ADN humain et animal germe dans la tête des deux scientifiques. De cette union naît alors Dren, une créature étonnante qui grandit très rapidement, dans l'ombre de ses « parents » scientifiques puisque le laboratoire pharmaceutique refuse de financer ce projet qui doit donc se faire dans le secret.
Splice ou le fantasme humain d'un futur proche en quelque sorte. Croiser un ADN humain avec celui d'un animal pour en faire un hybride aux caractéristiques étonnantes, preuve du progrès scientifique ultime a bord de la démesure. Les scientifiques qui en viennent alors à considérer presque cette créature comme leur propre fille, ça en devient effrayant. Cette même créature qui un jour se rapproche de son « père », puis de sa « mère », possédant alors les mêmes caractéristiques humaines. Dren est un rêve qui se retrouve à la limite du cauchemar. Avec Splice, Vincenzo Natali repousse un peu plus les frontières du fantasme humain et scientifique et amène son spectateur hors de ses limites.
Finalement ce spectateur ne sait plus trop où est la vérité tant le film arrive à sonner réaliste. Natali (réalisateur de l'étonnant Cube pour l'époque) s'affranchit des règles du genre tout en conservant la teneur principale : il y a un grosse dose de science-fiction comme le A.I Intelligence Artificielle de Spielberg avait pu en offrir à l'époque avec ses robots, et en même temps il y a la petite part d'épouvante et de stress tout droit venu d'un thriller grâce à la créature et à la tension que la mise en scène laisse transparaître. Ce n'est pas donc si étonnant de voir le nom de Guillermo del Toro apparaître à la production, vu son bon flair. Le risque majeur est de ne pas rentrer dans le sujet, notamment lorsqu'il aborde tous ces termes scientifiques complexes. Les acteurs (Adrien Brody, Sarah Polley ou même Delphine Chaneac en créature) restent suffisamment convaincants pour donner de la crédibilité au scénario.
Splice est donc à la fois dérangeant et effrayant, qui arrive à accrocher son spectateur par le sujet évoqué et son propos. Probablement pas un chef d'œuvre dans la matière, mais cela faisait bien longtemps qu'on n'avait pas été aussi bien emporté par le genre de la science-fiction.
NOTE : 14 / 20
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