Cine-emotions

Sans queue ni tête : et si le film l'était ?

Sans queue ni tête, ou la rencontre d'une prostituée et d'un psychanalyste : le mélange du corps et de l'esprit pour une comédie originale.

 

Donner un tel titre est l'invitation aux jeux de mots les plus critiques ou les plus salaces. On se rend compte assez rapidement dans ce film de Jeanne Labrune (réalisatrice de la trilogie Ca ira mieux demain / C'est le bouquet ! / Cause toujours !) que ce titre est finalement lourd de sens : à la fois cette histoire un peu sortie de nulle part, qui se voudrait presque révolutionnaire dans les films et comédies de divans. C'est celle d'une prostituée de grand luxe (Isabelle Huppert) qui se remet très fortement en question, lorsqu'elle fait la rencontre de celui qu'elle voudrait comme l'ultime client, qui n'est autre qu'un psychanalyste qui paradoxalement vit une passe très difficile. La rencontre met du temps à se faire, le temps à la réalisatrice de donner un sens à l'histoire à travers la caméra. Elle filme alors les séances de psychanalyse un peu étonnante de Xavier (Bouli Lanners) et en même temps sa vie difficile avec sa femme, puis elle s'oriente vers la situation d'Alice, une prostituée qui se vend chère, et dont le spectateur peut admirer sa capacité à rentrer dans la peau d'autres personnages à l'occasion de ces jeux érotiques avec des clients.


Derrière cette rencontre sans queue ni tête qui ne paraîtrait pas si étonnante à la fin, on peut évoquer la petite métaphore ou connotation sexuelle du titre. Bouli Lanners incarne un psychanalyste quelque peu coincé à l'idée d'utiliser une prostituée comme Alice pour arriver à ses fins. Il se rend compte que le désir n'est pas qu'une affaire de sexe, mais aussi d'esprit, surtout quand on imagine les sentiments amoureux en coulisse. La référence au sexe, mais aussi à la tête et donc à l'esprit qu'incarnent les psychanalystes, et c'est ce dernier qui se retrouve en position de « malade » qui doit absolument consulter. Sa psychanalyse sera donc de trouver son désir au beau milieu du plus vieux métier du monde. Bouli Lanners est touchant par moment, Isabelle Huppert et sa façon de jouer toujours aussi sincère (loin du stéréotypé) qui étonne par ses costumes et son humour direct, mais sans plus convaincre que dans Copacabana ou White Material (ses dernières apparitions notables à l'écran). Loin d'être un film à 200% charmant, ni même passionnant (quelques longueurs et lourdeurs, et puis surtout l'intérêt du film pas toujours facilement compris), Sans queue ni tête reste une comédie relativement sympathique et originale, mais complexe.

NOTE : 10.5 / 20



SANS QUEUE NI TÊTE : BANDE-ANNONCE
envoyé par baryla. - Regardez des web séries et des films.


29/09/2010
1 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 38 autres membres