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Mystères de Lisbonne : une impressionnante fresque.

Mystères de Lisbonne vient de sortir dans les salles avec une version cinéma en attendant son passage à la télévision.


Trois séances par jour dans un cinéma parisien, il est clair que ça limite fortement les choix d'horaires vu la longueur du film. 14H30, une salle comble dont la moyenne d'âge frôle très probablement l'âge de retraite actuel. Pas de doutes, peu de jeunes, deux ou trois aigris à côté de moi, nous ne sommes pas devant un film comme les autres. Mystères de Lisbonne, un film pour cinéphile parce qu'il faut savoir savourer une telle œuvre, parce qu'il faut tenir 4h26 et ne pas se demander quand est ce que le film se termine ? Probablement oui. Un film pour montrer son amour au cinéma ? Très certainement oui.


Mystères de Lisbonne est un fresque géante et humaine, d'une durée qui peut paraître excessive, mais qui met en valeur les multiples qualités de ce film. Tout d'abord, la réalisation que Raoul Ruiz utilise avec merveille dans ses mouvement de caméras. Il filme alors comme une fiction et d'autres fois comme un documentaire historique. Le film se dote également d'un scénario sans faille, prêt à embrouiller le spectateur avec ces multiples histoires qui s'imbriquent, mais on se rend compte que sur la longueur, ce scénario possède des sens réels. On ne saurait également bonifier la photographie de ce film, dans des décors toujours séduisants, quelque soit d'ailleurs le temps. Le perfectionnisme se retrouve même dans le choix des acteurs, que ce soit Adriano Luz (Gagner la vie, Le Rivage des murmures) ou Ricardo Pereira pour les Portugais, ou Clotilde Hesme (le personnage le plus mystérieux probablement) et Léa Seydoux (dans tous les bons coups en ce moment) du côté français.


Qui dit fresque dit forcément beaucoup de personnages. Une quarantaine un peu près, qui ont plus ou moins d'importance. On retrouve en fil rouge Joao un enfant à la recherche de sa généalogie et son « précepteur », le père Dinis (interprété par un excellent Adriano Luz). L'histoire débute donc par la recherche de sa mère, et c'est tout cette narration (avant et après la naissance de Joao) qui forge toute la première partie de ce film. La seconde est plus multiple, mais celle-ci continue dans le même genre à raconter différentes histoires qui finiront par se relier d'une façon ou d'une autre avec l'utilisation du système de flash-back. L'histoire montre alors quelques moments d'émotions tout en gardant un peu d'humour fraîchement distillée en réserve. On ne peut évoquer le reste, par soucis de garder au spectateur tout le plaisir de dévorer l'œuvre du réalisateur chilien. Raoul Ruiz avait évoqué un film testament, pourvu qu'il en fasse d'autres.


Mystères de Lisbonne n'est qu'une adaptation d'un roman de Camilo Castelo Branco, un auteur portugais du XIXème, qui avait déjà fascine un autre mythe du cinéma portugais, Manoel de Oliveira dans Le Jour du désespoir. Mystères de Lisbonne est aussi l'objet d'une version en série, qui était à la base l'objectif de Raoul Ruiz (Vocations suspendues, L'œil qui ment) lorsque la production a commencé en 2009. La série en six épisodes d'une heure sera diffusée en 2011 sur Arte. Le film de 4h26 est actuellement distribué dans treize salles françaises.


NOTE : 15 / 20




Mystères de Lisbonne - Bande annonce Vost FR
envoyé par _Caprice_. - Court métrage, documentaire et bande annonce.


25/10/2010
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