Ultimate Game, ou la dérive des jeux vidéos.
Imaginez dans un futur proche un jeu vidéo avec des véritables humains, commandés par d'autres joueurs en ligne. C'est le thème du dernier film de Mark Neveldine et Brian Taylor (Hyper Tension 1 et 2), Ultimate Game.
Dans un futur proche, des nouvelles technologies ont permis de faire évoluer les jeux vidéos. Sur le principe des « Sims », des joueurs en ligne guident de véritables humains, dans une autre société. Ken Castle a créé un divertissement étonnant : Slayers, où des condamnés à mort s'entretuent, toujours guidés par des joueurs en ligne, et qui au bout de 30 combats, s'ils survivent peuvent gagner leurs libertés. C'est le cas de Kable, commandé par Simon, qui approche de sa liberté …
Kable (Gerard Butler) est un homme qui ne se commande pas lui-même. Condamné à mort pour meurtre aggravé, il a du quitter femme et enfant pour s'offrir sans le savoir le luxe de gagner sa liberté en se sortant indemne de 30 combats. L'idée est glauque, assurément trash, mais qui pourrait tellement arriver de nos jours qu'elle en devient flippante. Des hommes s'entretuent sans réellement savoir pourquoi, pour le bon plaisir des joueurs comme vous et moi, et pour le compte en banque d'un homme devenu milliardaire grâce à ce jeu. Et le pire dans cette histoire qui paraît totalement réaliste, c'est que cet homme Ken Castle est adulé par plus de 60% de la population américaine qui approuve l'idée de son jeu. Aujourd'hui, plus de 50 millions de joueurs évoluent dans les MMORPG, dans des jeux en réseau à succès tels que Second Life ou World of Warcraft.
Le jeu vidéo pousse au vice et à l'extrême, au point qu'on n'arrive plus à contrôler cet extrême : voici la critique principale de ce film. L'idée d'un shoot'em up (le genre de jeu vidéo où l'on tire sur tout ce qui peut bouger) est en elle-même original, et pousse à critiquer une société de consommation qui en demande toujours plus, au point d'approuver que des hommes s'entretuent pour obtenir leurs libertés, sous prétexte qu'ils sont condamnés à mort. La vie appartient donc à des joueurs (très proche du geek) qui guident l'homme dans le jeu. L'histoire se complique quand Kable alterne entre le jeu et la vie réelle, où il tente de retrouver sa femme et sa fille, et enfin où il tente de déjouer un complot diabolique mené par Ken Castle en personne.
Par contre, s'il fallait y voir un point négatif, nous pourrions parler de la façon de filmer. On sent les styles des deux réalisateurs qui tentent de mixer leurs talents pour nous offrir des images à couper le souffle. Mais à force de trop en faire, cette façon de filmer donne vite le tournis au spectateur. On aurait presque l'impression que le film est juste pour impressionner visuellement et on quitte alors l'aspect intelligent du film qui est la critique de la dérive des jeux vidéos. Certes les effets spéciaux sont impressionnants, la photographie l'est aussi, mais avec en plus le physique tellement réaliste (ironie) de Gerard Butler, on aurait presque l'impression que c'est de trop. A noter tout de même la présence dans la BO de l'explosif Sweet Dreams, de Marilyn Manson, parfaite insertion au thème du film sur le contrôle de soi.
Un film poussé à son paroxysme sur la critique de la dérive des jeux vidéos d'aujourd'hui, face à une réalisation lourde, où Gerard Butler s'impose en nouveau Schwarzy. Assurément, le film est flippant, et probablement qu'on ne regardera plus les « Sims » comme avant…
LA NOTE: 12.5/20
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