Phénomènes Paranormaux: trop irrégulier pour convaincre.
Phénomènes Paranormaux aurait bien s'annoncer comme le film évènement. A défaut d'être réellement utile, il joue sur des peurs originales.
L'action si situe à Nome, une petite ville isolée d'Alaska. Depuis quelques temps, certains habitants de la ville sont frappés par de curieux phénomènes paranormaux. Une psychologue tente alors de lever le mystère à travers les témoignages de ces patients. Au risque de bousculer également son propre équilibre.
Etrange façon que de présenter son film : à la fois en faire une pure fiction un peu romancée, et en même temps jouer la carte du réalisme avec des documents d'archives. Cette mise en abîme pas si idiote que cela d'Olatunde Osunsanmi (réalisateur de The Cavern) se révèle presque proche du docu-fiction. Sauf que cette façon de filmer passerait presque pour une petite série documentaire sur les phénomènes paranormaux diffusée sur la TNT. Ainsi Milla Jovovich (Resident Evil, Ultraviolet) ouvre le film face à la caméra, expliquant en quelques mots ce à quoi va ressembler le film. Le titre américain (The Fourth Kind, en référence aux quatre étapes évoquées par la psychologue) laisse place à un pauvre titre français faussement vendeur.
L'histoire se base sur des faits réels, ce qui peut à la fois faire flipper le spectateur (avec la part de réalité) et d'un autre côté attirer la méfiance. A la base, il y a la disparition d'une dizaine de personnes autour de la ville de Nome, depuis le début des années 1990 (jusqu'à aujourd'hui). La piste extraterrestre est donc envisagée à travers le film, mais à la vue de l'histoire, on se rend compte qu'aujourd'hui, le Dr. Tyler est bien la seule à soutenir sa propre thèse. D'ailleurs la fin (plutôt le début du générique final) du film conforte la méfiance du spectateur vis-à-vis de l'histoire.
L'autre point négatif est la façon narrative de présenter les choses : le film ne montre que des faits pour laisser son spectateur à la réflexion. Cela pourrait être pris comme une façon de fuir les choses, de montrer quelques petits éléments pas forcément crédibles, et montrer une petite histoire, mais sans jamais se montrer. Une étrange ressemblance d'ailleurs avec Paranormal Activity : la caméra est notre seul preuve (encore faut-il qu'elle ne soit pas brouillée) et quelques petits bruits s'ajoutent pour faire monter la tension. Il est clair que ça peut être efficace, voir même glaçant sur le coup, mais avec le recul, tout cela n'apparaît pas très crédible.
Phénomènes Paranormaux arrive à surfer avec efficacité sur la peur du surnaturelle avec finalement très peu de moyens et quelques frissons bien distillés. Mais l'absence de point de vue de la part du film, son scénario difficilement crédible, et la façon de présenter l'histoire dans la réalisation force à mettre de la distance avec le film. Bien dommage.
NOTE : 10.5 / 20
PHENOMENES PARANORMAUX - Bande-annonce - VOST
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