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2012, le film catastroph (ique) !

Pour son troisième long-métrage attendu, Roland Emmerich se lance dans la fin du monde apocalyptique avec 2012, inspiré de prophéties notamment mayas qui voient notre calendrier se terminer en 2012.

 

Jackson Curtis est un écrivain, seul désormais puisque sa femme l'a quitté, en obtenant la garde des deux enfants. Il tente de vivre sa vie comme il le peut. Dans les coulisses, les autorités sont éveillées sur un danger imminent que plusieurs scientifiques, adepte de la parascience, connaissent. Ils mettent alors en place un système qui pourrait faire perdurer la race humaine, y compris si un cataclysme mondial devait arriver. Et dès les premiers signes forts, les premières villes rasés par les séismes, Jackson Curtis et sa famille tentent de se sauver …

 

Après Independance Day et Le Jour d'Après, Roland Emmerich était fortement attendu pour ce blockbuster qui fait le buzz depuis plusieurs mois. D'autant plus que cette prétendue fin du monde (démentie par la NASA elle-même) devrait arriver en 2012, selon une prophétie maya qui semble se confirmer par la Bible, l'oracle chinois ou la Pythie de Delphes. Des légendes, bien sûr, mais un buzz sur Internet intense, en témoigne un documentaire diffusé sur Youtube qui compte près de 1 500 000 vues pour sa première partie. Et Roland Emmerich va se servir de ces légendes pour construire son film à grand budget (plus de 200 millions de dollars).

 

 

Mais surtout, Roland Emmerich tente de justifier son cataclysme par une explication scientifique archi-complexe (où des explosions solaires justifieraient le cœur de la planète qui surchauffe) et complètement bidon : «  Dans mon film, le discours scientifique n'est présent que pour rendre plausible l'action ». Le problème, c'est que tout le monde veut y croire et s'accroche à une réalité dont ils entendent parler partout. Et on connaît le goût du public pour les blockbusters et plus particulièrement les films catastrophes à gros effets spéciaux. 2012 ne pourra pas se targuer de taper dans d'autres films allant de Poséidon à Independance Day pour pouvoir surfer sur le succès de la fin du monde.

 

On remarque donc un scénario bien pauvre qui accumule les clichés les plus forts, et les rend encore plus puissants dans ce film, à l'image de Jackson Curtis (John Cusack) qui s'offre le plus bel habit du héros typique américain. Et Emmerich n'égratigne pas non plus par des clins d'œil (intelligents ou non) la réalité, entre un président noir héroïque qui se sacrifie pour son pays (pas comme d'autres) interprété par Danny Glover (ça nous laisse imaginer Barack Obama dans la même situation en 2012) ou encore les grandes puissances qui offrent à la Chine l'occasion de recruter pour pas cher des fidèles travailleurs pour confectionner ces futurs vaisseaux que seuls des milliardaires pourront prendre pour sauver leur peau.

 

 

Entouré par Volker Engel et Marc Weigert, ses fidèles superviseurs des effets spéciaux, Roland Emmerich s'est offert là l'occasion de réellement scotcher son spectateur à son fauteuil. Pour le coup, la mission est réussie par l'équipe du film, à coup de tonnes d'aciers, de loopings au milieu d'une Terre qui s'ouvre, des tsunamis dévastateurs qui rase la Maison Blanche (et qui aurait du raser La Mecque et les musulmans y priant, mais comme Emmerich est sage, il a retiré cette scène du film). Un best-of des plus bons films dans le genre « grandes sensations », dirigé par un réalisateur sans complexe, sûr de sa valeur depuis les succès d'Independance Day et du Jour d'Après.

 

2012 n'échappe à ses clichés, trop classiques, mais surtout là inévitables. Roland Emmerich n'a probablement pas du se pencher sur la question d'un scénario un peu près crédible. Il s'amuse même à faire une sélection humaine pour savoir qui pourra sauver sa peau, entre critère de richesse et critères physiques. Osé, mais il faut croire que c'est ce qu'il devrait arriver de la part des autorités dirigeantes. Une véritable arche de Noé que l'on ne serait pas invité à rejoindre. Du coup, il est moins étonnant de voir le buzz continuer aujourd'hui sur Internet, notamment sur Facebook qui propose des groupes pour ceux qui ont envie de faire une belle fête arrosée et complètement démesurée à la veille de la fin du monde, prévue le 21 décembre 2012.

 

On pourrait conclure de la sorte : 2012 est le meilleur blockbuster en terme d'effets spéciaux et d'adrénaline pendant 2h40, mais c'est aussi le pire scénario que l'on ait pu voir au cinéma.

 

NOTE: 11/20

 

 



15/11/2009
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