[AVANT-PREMIERE - GERARDMER 2011] Ne Nous Jugez Pas.
Cannibalisme et histoire familiale se recoupent pour former Ne nous jugez pas, le premier film du réalisateur mexicain Jorge Michel Grau.
Un homme d'âge mûr meurt dans la rue, laissant sa femme et ses trois enfants rongés par le mal cannibale. La famille éprouvée doit assurer sa survie. Jusqu'à présent, les victimes ont toujours été fournies par le père. Maintenant qu'il est mort, qui va prendre la relève ?
Une histoire qui paraît originale et intrigante sur le papier, et la situation qui s'inverse devant l'écran, voilà comment nous pourrions définir rapidement Ne nous jugez pas. Un titre français qui diverge un peu de la version espagnole (Somos lo que hay) et qui nous pousse forcément au jugement, comme si on ne devait éviter d'être trop impitoyable avec un tel film. Si le but de Gérardmer est de promouvoir les films aux synopsis originaux, il est clair que pour l'instant on s'en sort relativement pas mal. En revanche, s'il s'agit de livrer des bonnes copies, histoire de torturer le jury qui ne saura qui choisir tant les films sont bons, c'est raté. Pour l'instant il risque de se torturer à choisir le moins mauvais.
Revenons donc au sujet principal, ce premier film de Jorge Michel Grau. On ne peut pas conseiller à Grau de changer de métier puisque sa réalisation reste intéressante, comparé à ce que l'on a pu voir lors de précédentes premières. Sa caméra tourne autour des personnages, sans jamais vraiment renforcer l'ambiance angoissante que pourrait suggérer l'action. Le défaut principal reste le scénario et la mise à l'écran de ce que l'on peut trouver sur le papier. Le scénario qui semblait tiré par les cheveux souffre de quelques errements, notamment sur cette question rituelle qui reste un mystère, et qui joue sur le fantasme de cette famille cannibale qui ne peut survivre si un corps n'est pas ramené au moment du rite. De plus, le film met pas moins de trente bonnes minutes à se lancer pour commencer à nous intéresser, et il faut attendre la fin pour avoir un brin de suspense. Assumé ou non, Ne nous jugez pas se permet même de glisser du sujet hyper intriguant, à la comédie horrifique sans l'ombre d'un regret. Le public semble sourire à quelques coups sanglants, sans pour autant être convaincu de cette tactique scénaristique. Que veut-il faire ? Un sujet très sérieux sur un drame familial, doublé d'un côté fantastique cannibale, tout en gardant une pointe d'humour dans ses actions ? Pas franchement cohérent à vrai dire. On sent aussi la volonté de rallier ce pseudo drame à un véritable film d'horreur, avec le clin d'œil presque trop évident à Massacre à la Tronçonneuse dans l'esprit (scène du rite). Le scénario reste jusqu'au boutiste en s'enfermant dans sa dialectique peu convaincante, à l'image d'un final totalement saugrenu, ou encore des personnages trop coincés et prévisibles.
Ne nous jugez pas n'est pas le Canine mexicain, et le on devrait vite oublier cette erreur de cinéma de genre, sans vraiment de goût. Ni de regrets de notre côté.
NOTE : 8 / 20
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