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La Loi de Murphy, l'emmerdement et de l'humour.

La Loi de Murphy adapté au cinéma dans une comédie française difficile à cerner si on ne décolle pas. De l'humour, du décalage et une pointe scénaristique, suffisant pour passer un moment agréable.

 

Elias est brancardier aux urgences. Après quatre ans de prison, sa conditionnelle lui permet de se relancer, et alors qu'il est en train de vivre les dernières heures de sa conditionnelle, des malfrats débarquent par un pur hasard dans les urgences où il travaille. A la base, un vol de diamants : son propriétaire se retrouve à l'hôpital, au même moment où est admis un certain Rudy (ex co-détenus d'Elias) qui en connaît sur ces diamants. Et puis les frères Ortega qui veulent absolument retrouver ses diamants, alors que la police enquête sur les agressions et peuple l'hôpital. Une série de quiproquos et de gags où Elias n'est pas au bout de sa nuit, ni  de ses emmerdes.

 

La Loi de Murphy part d'un postulat totalement réaliste, un sujet pour le moins sérieux, mais peu évoqué. C'est un des principes empiriques les plus connus en réalité, qui consisté à dire que quand quelque chose peut mal tourner, cette chose va alors infailliblement mal tourner. C'est le cas au départ pour notre héros Elias (Pio Marmaï) qui tente de se réinsérer en brancardier. Il vit alors ses dernières heures en conditionnelle, et entrevoit plus que jamais la possibilité de tirer un trait sur son passé. Mais voilà que cette terrible loi lui tombe sur la tête. Vous devinerez alors forcément que prendre cette loi au sérieux est propice à une franche cascade de gags, plus ou moins risibles, mais qui font gagner à cette comédie un certain charme.

 

 

Cette loi porte aussi le doux nom de loi de l'emmerdement maximum, et là on comprend directement tout le sens de cette loi empirique. Une loi très fataliste qui veut en fait que notre sainte nature (ou le destin ) s'acharne sur un pauvre expérimentateur qui n'a finalement rien demandé. Une sorte de malchance terrible si on voulait faire plus simple. Du coup, on assiste à des gags assez sympathiques, dont certains réussissent à faire rire grâce à une simplicité déconcertante, mais aussi de bons effets de surprise. Pour le coup, le second degré est bon pour pouvoir un film qui ne se veut pas du tout sérieux, à la limite du déjanté et qui n'hésite pas à se lancer dans un scénario labyrinthique, quitte à devenir lourd ou réjouissant. Christophe Campos s'offre là derrière la caméra, pour son premier long-métrage seul, un véritable boulevard pour faire de son film un grand n'importe quoi avec un humour décalé.

 

Côté acteur, le casting semble plaire, même s'il est proche d'un casting de sitcom à la « H », tout comme son fond d'ailleurs. Pio Marmaï incarne un ex-tolard, qui s'est tapé quatre ans d'Urgences derrière les barreaux (vous êtes prévenu) et qui doit faire face à un passé qui ressurgit pour lui en faire baver. Pêle-mêle on retrouve le jouissif duo Omar & Fred. Omar Sy incarne un des frères Ortega qui découvre sa véritable nature, et Fred Testot, une multitude de personnages tout aussi drôle. Enfin Dominique Pinon, avec un petit air trompeur de Niels Arestrup (Un Prophète). La Palme du plus jouissif est à décerner à l'inspecteur Verlun, alias Jean-Michel Noirey, et sa mèche qui par un jeu complètement décalé ridiculise l'image de la police d'enquête, quitte à la corrompre.

 

Munissez-vous de votre second degré pour attaquer cette comédie française loin des castings flamboyants et donc directement plus accessible. Un humour distribué à souhait, un bon bol de décalage pour ce film de gangster qui n'a rien à envier à ses concurrents de la comédie actuelle.

 

NOTE: 10,5/20

 

 



15/11/2009
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