L'Autre monde, le virtuel devient réel.
Dans L'autre monde, le réel se confond avec le virtuel pour un film noir sous fond de romance et de thriller. Convaincant !
L'histoire part d'une situation quotidienne classique pour Gaspard, un jeune adolescent qui découvre l'amour sur la Côte d'Azur avec sa copine . C'est alors que par une filature (histoire de pimenter un peu son quotidien), il sauve une jeune femme d'une tentative de suicide en compagnon de son compagnon. Cette femme s'appelle Audrey et elle va vite transformer la vie de son sauveur. Il découvre alors Black Hole, un jeu en réseau et prend le nom de Gordon. C'est ainsi qu'il retrouve la trace d'Audrey, devenu Sam. Non sans danger…
Actuellement il est une certain mode de faire coexister le monde réel et celui du virtuel que représente Internet et le réseau. 8th Wonderland, Chatroom (sortie à venir), Summer Wars par exemple en ont déjà fait l'expérience, avec plus ou moins de conviction. Sauf que L'autre monde ne postule pas réellement à montrer directement les liens entre le réel et le virtuel, cela semble n'être qu'une façade originale à l'histoire que veut nous raconter Gilles Marchand (un habitué du travail scénaristique et qui marque là sa première réalisation). Cette histoire qui débute pourtant par la lumière d'un carte postale d'un Sud de la France qu'il connaît si bien, lui qui est marseillais. D'ailleurs ce quotidien que vit Gaspard lui correspond plutôt. Grégoire Leprince-Ringuet (aperçu dans La Belle Personne ou encore L'Armée du crime) interprète là un personnage qui veut inconsciemment rompre son quotidien. Audrey et Black Hole seront cette échappatoire.
L'autre monde est l'occasion aussi de donner une autre dimension artistique à Louise Bourgoin (La fille de Monaco, Adèle Blanc-Sec), beaucoup plus mystérieuse et désirable chez Marchand. Melvil Poupaud apparaît lui aussi dans le casting, mais si son personnage prend un peu plus d'ampleur vers la fin du film, on est encore loin de ses meilleurs rôles (Conte d'été ou Le temps qui reste). Physiquement le film se dote d'une très belle BO (du thème de M83) mais aussi d'un beau jeu visuel pour l'aspect virtuel dans Black Hole, un deuxième monde où la personne peut se créer un avatar et y rencontrer d'autres personnes qui visiblement prennent très au sérieux ce jeu (à l'instar d'Audrey par exemple). On pourrait y avoir au final un message subliminal nous montrant que trop s'impliquer dans le virtuel peut être très dangereux, mais Gilles Marchand dément. On se demanderait presque alors quel est l'intérêt du film. A vous d'en juger !
Un film très sombre, physiquement séduisant et doté d'une histoire qui prend un peu plus de volume au fil des minutes, bien interprété par un casting trois étoiles.
NOTE : 13 / 20
Nota Bene: L'interview de Gilles Marchand est disponible avec cette critique sur Discordance.
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