Cine-emotions

A Cannes, Lars von Trier a occulté tout le reste de la compétition avec la projection de son dernier film Melancholia et des déclarations douteuses qui ont fait monter le buzz. Sinon il y avait une séance zen avec Naomi Kawase.

En compétition :

Melancholia – Lars von Trier

La souffrance intérieure en pleine maturité et la fin du monde sont les deux thèmes évoqués dans le nouveau film de Lars von Trier, Melancholia. La Tribune évoque une "œuvre désespérée [...] avec un propos un peu mince au regard de l'arsenal déployé" qui place un Lars von Trier sur orbite, la preuve en est avec Libération, certain que ce soit "son film le plus accompli". 20 minutes confirme également un avis enjoué sur cette "fable superbe et émouvante" tout comme L'Express qui évoque "un film subjuguant de beauté".

Hanezu No Tsuki – Naomi Nawase

Pas du tout inconnue du côté de la Croisette après avoir reçu la Caméra d'or pour Suzaku et le Grand prix du jury pour La Forêt de Mogari, Naomi Nawase fait l'apprentissage de la lutte des sentiments entre deux hommes. Force est de constater que cette "méditation zen" n'a pas déçu Paris Match, ni Libération qui pense que Nawase marche les pas d'un Malick dans les thèmes, mais "que ça ne va pas être facile pour Kawase de revenir à Tokyo avec une palme". 20 Minutes est tout aussi conquis par ce film "plus sophistiqué que ses précédents", et L'express reste touché par le côté sensorielle et la réalisation de Naomi Nawase.

La poésie zen a-t-elle détendu le 2.0 ? Pour Toutleciné, cela semble être le cas, puisque Hanezu est garde le "goût d'une caresse", alors que chez Fluctuat parle d'une "réponse fragile" de Nawase à Malick . Excessif donne un avis plus mitigé après avoir vu un "beau film sur le souvenir, un peu trop radical". Allociné confirme l'ensemble des avis sur le film, témoignant d'une "atmosphère particulière, entre douceur et mélancolie".

Le buzz du jour :

Lars von Trier et sa "sympathie" pour Hitler. "Je dis seulement que je comprends l'homme. Il n'est pas vraiment un brave type, mais je comprends beaucoup de lui et je sympathise un peu avec lui", avant de rajouter [...] Je suis avec les juifs, mais pas trop, parce qu'Israël fait vraiment chier !bien sûr je ne suis pas pour la Deuxième Guerre mondiale, je ne suis pas contre les juifs. Comment est-ce que je vais m'en sortir ? Bon ok, je suis un nazi". La déclaration du réalisateur de Melancholia a donc fait l'effet d'une bombe en témoigne la gêne de la salle en conférence de presse, ainsi que Kirsten Dunst aux côtés du cinéaste. Après avoir choqué Cannes avec Antichrist qui avait récompensé Charlotte Gainsbourg pour sa prestation, la venue de Lars von Trier était attendue, et l'enfant terrible du cinéma ne s'est pas fait prié pour montrer sa présence. Un film qui ne laisse pas indifférent sur la fin du monde, un photocall et un point en direction des photographes (où on peut lire l'inscription "fuck", et ses déclarations sulfureuses en conférence de presse, Lars von Trier a déclenché la vague scandaleuse que Cannes attendait. Cannes n'est pas le premier endroit où il évoque son attachement nazi, puisque dans une revue danoise, il évoquait "son goût pour l'esthétique nazie" Depuis il s'est excusé "Si j'ai pu blesser quelqu'un par les propos que j'ai tenus ce matin, je tiens sincèrement à m'en excuser. Je ne suis ni antisémite, ni raciste, ni nazi ", mais le mal semble être fait. Manquerait plus qu'il remporte une récompense dimanche soir...

Les news :

Kirsten Dunst est magnifique sur le tapis rouge des Marches

La blague qui a de mauvaises conséquences. Si Melancholia semble être l'un des meilleurs films de la compétition, Lars von Trier est désormais "persona non grata" à Cannes. Une réaction compulsive ?

Conséquence toujours, la soirée dédiée à Lars von Trier prévue hier soir a été annulée selon le JDD.

Une soirée Replay avec Jamiroquai en concert privée. Cannes et toute sa classe musicale.