Cine-emotions

[FESTIVAL DE CANNES 2011] Almodovar is back, Lars von Trier is out

La fin est proche, mais la compétition toujours très rude. Quand un perd les pédales, les réactions diverses fusent. En compétiton, Pedro Almodovar rêve de décrocher enfin une Palme d'Or. Pour 2011 ?


En compétition :


La peau que j'habite - Pedro Almodovar


Grand habitué de la Croisette, Pedro Almodovar était reparti bredouille du festival il y a deux ans avec Etreintes Brisées, pourtant un très bon film. Il s'agit de la quatrième participation pour le cinéaste espagnol, largement rentré dans l'histoire du cinéma. L'Humanité salue ce "grand cinéma" sous la forme d'un film de vengeance, typique almodovarien. Plutôt thriller, un style qui a plu à Paris Match, qui évoque "un exercice de style sous haute influence, aussi sophistiqué que glacé". Pour Les Echos, "le talent d'Almodovar est intact" que Le Parisien compare à Poulidor pour son parcours, après avoir vu un long magnifique.







Le 2.0 voue t-il un culte à Pedro Almodovar ? Oui pour Fluctuat qui avoue avoir craqué pour une "maîtrise est totale, indéniable. C'est brillant", confirmant les propos d'Excessif qui souligne "le résultat, imaginatif et vif, séduit justement pour cette fluidité et, dépourvu de digressions inutiles", alors qu'Allociné souligne l'essai réussi du Maestro. Non pour Discordance qui est bien le seul à ne pas avoir apprécier le film d'Almodovar, arguant "un divertissement sans surprises, un peu creux et parfois légèrement ennuyeux."


Ichimei - Takeshi Miike


Ichimei, c'est la première expérience 3D en compétition officielle à Cannes. Une 3D qui n'a visiblement pas empêché Caroline Vié (20 Minutes) d'apprécier ce film flamboyant, moins violents que les précédentes oeuvres de Takeshi Miike. Une violence contrôlée que confirme également Le Point. Ichimei (Hara-Kiri, mort d'un samouraï) est le remake d'un film tourné en 1962 par le réalisateur japonais Masaki Kobayashi. Pour Studio CinéLive, c'est l'ennui qui va primer sur le spectacle, dans la même lignée que Paris Match qui évoque un "chambara en 3D".


Le sabre n'est toujours pas 2.0, mais Cannes si. Ecran Large aurait préféré "une œuvre totalement originale", mais se satisfait de cet efficace film de sabre, tandis qu'Excessif pointait du doigt un "remake (trop) sage". Même constat chez Fluctuat qui y rajoute le terme de "passionnant", alors que Discordance dénoncait un "scénario bancal" qui alterne le larmoyant et la bravoure.


Le buzz du jour :


von trier




Lars von Trier, encore et toujours : les réactions et la sanction. A l'heure où était écrite la précédente Chronique de Croisette, la sanction de "persona non grata" à Cannes concernant le réalisateur danois de Melancholia venait de tomber, sans que l'on puisse avoir un peu plus de recul sur l'affaire. Profitons-en pour faire un point sur ce cas qui fait diverger beaucoup de réactions. D'un côté les cinéphiles et amateurs qui comme moi, trouve la sanction exagérée, et la réaction d'un François Mitterand trop disproportionnée par rapport au passé du parti politique auquel il appartient (décolonisation, suivez mon regard). Lars von Trier est un réalisateur fabuleux, ses films ne laissent jamais indifférent et relèvent véritablement de l'oeuvre d'art. Il est aussi un personnage provocateur et déviant (comme beaucoup d'ailleurs). Ce genre de déclaration n'est donc pas la première pour ce cinéaste qui trouve toujours le moyen de se faire remarquer, suscitant aussi chez moi l'incompréhension et en même temps la fascination. Moi aussi, j'ai beaucoup de sympathie pour Lars von Trier, et j'ai bien compris dans sa blague douteuse qu'il n'était pas nazi ni même raciste, que son propos sur Israël a été mal compris (Oui, Israël "fait chier" beaucoup de gens sur cette planète). Alors que reproche t-on à cet homme ? D'avoir un manque d'humour trop éloigné des sentiers battus ? D'être naturellement le genre de type qui l'ouvre en sachant pertinnement qu'il fera du bruit derrière ?
Je n'ai pas pour habitude d'utiliser la première personne, ni même dans mes critiques, mais les réactions de Gilles Jacob (des déclarations qui "ternissent" à jamais l'histoire du Festival) ou de Mitterand comme quoi von Tirer n'avait pas sa place dans ce festival, et que c'était "inadmissible", me semblent trop compulsives. Il y a encore quelques décennies, Cannes faisait du bruit pour récompenser des films et cinéastes qui aiment faire du bruit, même dans le mauvais sens du terme. Aujourd'hui, la moindre blague douteuse (même inacceptable) peut donc vous pourrir une quinzaine dans le plus grand festival de cinéma du monde. Cela dit, je ne peux que conforter le talentueux réalisateur danois Nicolas Winding Refn de son analyse aujourd'hui qui pense que les propos de Lars von Trier reste inacceptables, en pointant du doigt la mentalité des danois.



Les news :


Le défilé Fashion for Relief que nous avions évoqué quelques jours a bien eu lieu. Sauf qu'il ne restera pas dans les annales pour ses robes, mais plutôt pour ses chutes.


Marion Cotillard est peut-être une belle et talentueuse actrice, en revanche les choix de prénoms sont plus contestables. Cela dit bienvenue à Marcel Canet-Cotillard !


Cannes est riche et c'est aussi (surtout) grâce aux marques, la preuve avec cet article de L'Express.


La soirée de l'AmFar, une des plus prestigieuses à Cannes avec Uma Thurman, Janet Jackson, Sean Penn. Mieux que ça, l'association a battu le record de dons collectés, avec 7 millions d'euros, dont un pour jouer au tennis avec le Prince Albert II.


20/05/2011
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