Eyes of War, la guerre dans l'objectif.
Eyes of War rend hommage à ces photographes sous l'étiquette du reporter de guerre, à travers une histoire dramatique irrégulière qui n'arrive à faire parvenir toute son émotion.
1988, Kurdistan. Mark (Colin Farrell) et James (James Sives) sont meilleurs amis, reporters aussi. C'est une passion pour eux, au péril de leur vie. James est à quelque jours de la naissance de son fils, il veut alors rentrer, alors que Mark préfère suivre la prochaine offensive kurde pour ramener des clichés rares. Quelques jours plus tard, Mark rentre chez lui, blessé, mais sans James. On cherche alors à comprendre ce qu'il s'est passé, d'autant plus que Mark semble traumatisé par ce qu'il a vu et vécu.
Sur les premiers clichés du reporter, on retrouve Mark en train de photographier un camp sauvage kurde, où un médecin tente de sauver ce qui peut l'être chez ses soldats blessés. On découvre alors cet hôpital de fortune sous terre, à l'odeur nauséabonde, en compagnie d'hommes mutilés par l'horreur de la guerre. C'est ensuite le passage des ticket, un jaune pour signaler que l'homme est soignable, un autre bleu pour montrer que le soldat sera euthanasié, une balle dans la tête. C'est probablement une des scènes chocs du film. On connaissait déjà Danis Tanovic, oscar du meilleur film étrange en 2002 avec No Man's Land, où il évoquait encore avec réalisme la guerre et ses conséquences. Dans une histoire beaucoup plus dramatisée et américanisée, issue d'un roman de Scott Anderson intitulé Triage (titre original à la base), Danis Tanovic signe là une oeuvre plus irrégulière.
Quelques longueurs, une émotion qui n'arrive pas à passer les différents obstacles pour submerger ses spectateurs, il faut attendre l'arrivée Christopher Lee en psychiatre d'expérience, grand-père de Paz Vega, pour que le film prenne enfin une bonne dimension. En somme, c'est une grande séance de défouloir pour le personnage de Colin Farrell qui signe ici une très belle performance. Même si son traumatisme n'arrive pas toujours non plus à toucher le spectateur au plus profond, il faut bien avouer qu'il y a un certain intérêt à entendre tout cela. Puis il y a ce final qui peut très bien surprendre, mais c'est dans ces 20 dernières minutes que le film prend tout son sens, avec beaucoup d'émotion et enfin un rythme sympathique. Mais c'est bien l'histoire de Mark qui est au premier plan, le travail du reporter de guerre est elle au second plan, ce qui du coup gêne aussi.
Eyes of War aurait pu être un film de guerre dramatique puissant et réaliste. A l'inverse, Danis Tanovic signe une mélo de guerre plutôt décevant, avec certaines images chocs, mais rien de bouleversant qui prennent à la gorge le spectateur. Irrégulier dans sa longueur, l'émotion n'arrive réellement qu'à la fin. Décevant.
NOTE : 10.5/20
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