Cine-emotions

Elle s'appelait Sarah : éblouissante fresque.

Le nouveau film de Gilles Paquet-Brenner replonge le spectateur dans le drame du Vel d'Hiv à travers le destin de Sarah et l'enquête d'une journaliste éblouissante.



Julia est journaliste à Paris. Lorsque pour le compte de son magazine elle enquête sur la Rafle du Vel d'Hiv, elle croise de la petite Sarah, 10 ans en juillet 1942 au moment de la Rafle. Plus qu'un simple hasard, Julia et Sarah sont liées par le destin. Julia part alors à la recherche de la vérité, en espérant y rencontrer Sarah. Son enquête va remuer les souvenirs, au prix de la tristesse ou de la colère.

Les évènements du Vel d'Hiv n'avait encore jamais été traité au cinéma, et il faut qu'en moins deux ans, deux films nous en parlent. L'un ultra médiatisé en la personne de La Rafle, l'autre tiré d'une œuvre littéraire de Tatiana de Rosnay. Mais les différences entre les deux films sont plus profondes encore. Si La Rafle joue sur des éléments complètement prévisibles, c'est loin d'être le cas de notre film Elle s'appelait Sarah. Formidablement bien porté par Kristin Scott Thomas (qui commence à en avoir l'habitude), le film tire son épingle du jeu et se détache de la Rafle par sa puissance dès la seconde partie du film, beaucoup intimiste et qui permet au spectateur de s'immiscer dans cette enquête. Car nous le fait bien comprendre le final, ça pourrait être n'importe qui d'entre nous.



Elle s'appelait Sarah est aussi l'occasion de remettre sur le tapis le devoir de mémoire, déjà bien entamé par son prédécesseur, mais qui prend ici tout son sens usuel. Julia effectue ce devoir de mémoire à travers son enquête et sa course pour retrouver les traces de Sarah, comme si un hommage devait obligatoirement être rendu. L'histoire de cet appartement qui lie Sarah au destin de Julia en est le symbole. La journaliste retourne les secrets enfouis de sa famille, mais aussi de ceux qui ont été proche de Sarah. On ne peut en dire plus pour ne pas gâcher le plaisir du spectateur, mais nous pouvons dire sans aucune hésitation que ce film est un chef d'œuvre de conscience et qui rentre parfaitement dans ce qu'on les historiens ont appelé le devoir de mémoire. Bonne interprétation des acteurs, retours en arrière utile et prenant, réalisme du personnage de Julia, le tout enrobé par un scénario qui tient la route et fait monter petit à petit l'émotion.

Une chose peut être certaine: Elle s'appelait Sarah dépasse de loin le travail entamé par La Rafle, grâce à une profondeur et un réalisme émotionnel. Ce long métrage s'avoue intelligent, utile même à l'image de ces jeunes américains qui ne savent pas qu'est-ce que le Vel d'Hiv (c'est aussi le cas chez de jeunes français). L'hommage est définitivement rendu, mais il doit se perpétuer comme nous l'indique le film, tant qu'il en est encore temps. Les plans de la caméra mettent en avant la profondeur de l'histoire, ressemblant à de la symbolique, les silences et les émotions sont lourdes de vérité, et pour finir, les violons ne sont même pas inutiles.

Elle s'appelait Sarah est donc un coup de cœur inattendu, sur un sujet pourtant déjà connu mais on ne devrait se lasser. Les conditions pour faire un bon film étaient présentes, d'où ce sentiment d'avoir assister à quelque chose de beau et de profond.

NOTE : 16 / 20



Elle s'appelait Sarah Bande-annonce 1
envoyé par toutlecine. - Regardez plus de films, séries et bandes annonces.


09/10/2010
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