Cine-emotions

Isabelle Mergault bénéficie bien malgré elle d'une grosse publicité pour sa comédie Donnant, Donnant, qui n'a pourtant rien de très séduisant.


Constant Billot vient de s'évader de prison après avoir été plaqué par sa femme. Jugeant que son crime n'était qu'un accident, il ne veut pas rester plus longtemps derrière les barreaux. Juste après son évasion, il se réfugie dans un coin perdu près d'une berge. Pensant être à l'abri, il se fait reconnaître par Sylvia qui lui propose alors de tuer sa mère adoptive pour toucher son héritage et ainsi changer de vie. Mais au lieu de tuer Jeanne, il va la sauver du suicide, et le piège se referme sur Billot.

Isabelle Mergault n'avait vraiment pas besoin de faire un tel film pour nous montrer les mauvais côtés de la comédie française sur grand écran. Il manquait juste un Kad Merad pour nous offrir l'éclate totale. Pas besoin d'être un mouton pour comprendre à la sortie du film que Donnant, Donnant est bien inutile. Le terme de comédie n'est même pas approprié: les seuls gags à peine risibles sont ces quiproquos qui prennent de l'ampleur à la fin du film. Sinon faire d'un Daniel Auteuil un évadé victime d'un AVC et qui du coup inverse des consonnes transformant ainsi les mots, c'est presque une insulte à l'acteur qui avait visiblement d'autres motivations pour tourner dans ce film. Une histoire d'amour ? Que nenni : On ne peut pas se laisser surprendre par ce piège pseudo-sentimental qui ne tient pas vraiment debout.


Donnant, Donnant est un film complètement prévisible, qui n'arrive jamais à surprendre ni même à réellement séduire. Seule Medeea Marinescu semble tirer son épingle du jeu avec son charme et sa ténacité. Daniel Auteuil est parti se fourvoyer dans un rôle qui vole très près du sol, sans jamais le faire décoller, mais sa filmographie lui donne pardon. Sabine Azéma, elle qui avait justement été séduisante dans Les Herbes Folles d'Alain Resnais nous laisse dans l'indifférence. A croire donc que ce serait aussi une question de réalisation. Isabelle Mergault (qui avait déjà donné des signes de faiblesse dans Enfin Veuve ou Je vous trouve très beau) n'est visiblement pas faite pour ce genre. Celle qui se dit victime d'un « lynchage médiatique » ayant pour symbole le clash entre la réalisatrice et les deux chroniqueurs de Laurent Ruquier, Zemmour et Naulleau, devrait peut-être revoir sa copie.

Isabelle Mergault signe donc une comédie totalement insipide, au sommet de sa carrière de réalisatrice en comédie. Le film est une franche rigolade à lui tout seul, avec vraiment aucun intérêt, que ce soit de l'humour ou un semblant de scénario crédible. On ne peut pas vraiment se satisfaire de cela…



DONNANT DONNANT : BANDE-ANNONCE HD
envoyé par baryla. - Court métrage, documentaire et bande annonce.