Ce n'est qu'un début : les philosophes en couche-culottes.
Sans être une révolution, Ce n'est qu'un début montre comment un enfant de maternelle peut avoir un esprit ouvert et une réflexion aiguisée. A prendre au sens propre !
De la philosophie maternelle, une blague ? Pas vraiment non. Intronisé dès la terminale (et bientôt peut-être la seconde), l'expérience philosophique a aussi été conduite par certains professeurs dans des écoles maternelles. Mais comment un enfant peut-il disputer sur la notion du bonheur et de sa nécessite dans notre vie. On en serait bien étonné, mais Ce n'est qu'un début prouve à ceux qui l'ignoraient : un enfant peut faire des réflexion philosophiques bien plus utiles qu'un adulte, mais dans ses propres mots et dans sa manière de s'exprimer.
C'est donc dans l'école maternelle Jacques Prévert du Mée-sur-Seine que les caméras de Jean-Pierre Pozzi et Pierre Barougier se sont posés. Des heures d'enregistrements pour en arriver à 1h30 de film . On sent bien qu'il a été dur de capter autant de réflexions et de thèmes, et ces coupures se font ressentir dans le film: on passe d'une discussion de presque 10 minutes, et la prise suivante nous envoie quelques mois plus tard. Difficile d'établir une véritable continuité, ce qui pourrait être susceptible de gêner le spectateur qui pourrait encore se demander quel est l'intérêt de faire parler un enfant de grande section sur des thèmes comme la liberté. Le danger était aussi de trop tomber dans l'attendrissement du public. Mais comme Être et Avoir en son temps, Ce n'est qu'un début va au-delà du simple physique attendrissant d'un enfant de maternelle.
Ce n'est qu'un début surprend donc par la capacité de mettre en avant certaines réflexions d'enfants sur des problèmes de société bien actuels, qu'ils arrivent à ressentir à leurs façons. Ainsi, on se retrouve avec un petit qui nous affirme que faire du jeu-vidéo rend stupide, à l'inverse de nous apprendre quelque chose. Un autre nous indique que la télévision ne montre que des morts, en référence au JT qui nous balancent des images négatives à base de guerres, d'émeutes, de grèves, de meurtres ou d'enlèvements. Le positif dans tout ça: la réflexion de l'enfant et sa capacité à s'interroger sur des thèmes qui vont le suivre toute sa vie. Cette pratique de la philosophie façon maternelle est donc intéressante, permettant à l'enfant de montrer une autre facette que peu estime. Et c'est surtout un sacré coup de poing dans la figure d'un Xavier Darcos, un ancien professeur de Lettres, qui avait fustigé les instituteurs en maternelle « juste bon à changer les couches-culottes ».
CE N'EST QU'UN DEBUT : BANDE-ANNONCE
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