Cine-emotions

Sans trouver son identité entre la fiction et le documentaire, Ao Le dernier Néandertal se perd et n'arrive pas à convaincre.

Jacques Malaterre part à la conquête du dernier Néandertal, Ao. Il nous raconte la fin des siens et sa migration pour retrouver sa terre natale, durant laquelle il fera la rencontre d'autres peuples, et d'une femme bien différente de lui. Hymne à la tolérance et la prohibition des races, Ao se veut le personnage parfait: combattant mais ne tue pas, protecteur de la nature et des seins, un homme intelligent et gentil, bref le summum de l'humain. Sauf que cette image n'est pas vraiment crédible, et le peu d'émotion transmis dans ce film n'arrive pas à nous atteindre. Probablement trop mièvre par moments, on se sent bousculé par une voix-off obligé de nous traduire ce que nous voyons à l'écran.

Impossible de passer outre les magnifiques décors qui jonchent ce film traversant l'Europe de haut en bas pour suivre le périple d'Ao. Derrière ce film qui voudrait presque s'apparenter à un long métrage de costume, on devrait retrouver une histoire plus profonde, à comparer avec la nôtre. La différence n'a pas sa place dans la relation entre Ao (qui profite de son physique pas facile) et cette mystérieuse femme. On essaye de s'attacher, en vain. Pour Jacques Malaterre (qui avait déjà sévi sur Néandertal et Sapiens [2002], L'odyssée des espèces [2002] ou encore Le Sacre de l'Homme [2007]), on peut imaginer qu'il a déjà fait le tour du sujet.