Cine-emotions

Nicolas Hulot et le Syndrome du Titanic.

Après Yann Arthus-Bertrand et Home récemment, Nicolas Hulot se lance aussi dans le média du cinéma pour alerter le spectateur sur le danger écologique qui rôde autour de nous. Une véritable ode à la vie en même temps qu'une prise de conscience du problème environnemental et humain.

 

 

« Je ne suis pas né écologiste, je le suis devenu ! »

 

Il n'y a pas vraiment de trame narrative dans ce documentaire. Nicolas Hulot et Jean-Albert Lièvre commence par se frotter à quelque chose de trop environnemental au départ du long-métrage. Un enchaînement de magnifiques images, plus ou moins positives, en relation avec le problème du moment. Mais au fil du film on sent que la caméra et sa prise des images gagnent un tout autre intérêt, basé sur l'humain cette fois-ci et sur le fonctionnement de nos sociétés contemporaines, de la plus riche à la plus pauvre.

 

Du coup on passe du Mall of America, le plus grand centre commercial au monde, situé à Minneapolis, symbole de la dérive commercial et capitaliste qui caractérise tant les pays développés, à la pauvreté alarmante de Lagos, Sao Paulo ou même Shanghai, entre modernisme et honteuse pauvreté (ces vieillards croupissent dans des sortes de cages en guise d'abris). La high-tech de Tokyo, en rupture totale avec la puissance naturelle des images de cascades, déserts, là où la civilisation n'a pas encore mis son empreinte.

 

« On ne consomme pas, on consume. »

 

Du coup, on enchaîne les images presque trop fatalistes sur la réalité du monde, et les images sur la démesure des autres. Mais plus qu'une question environnementale, l'intérêt de ce documentaire réside véritablement dans le fait d'insérer une autre façon de voir les choses. On a toute la dimension politique et écologique par Nicolas Hulot (en constante voix-off) et la dimension cinématographique et la qualité des images et des plans offerts par Lièvre. 11 mois de travail et des rushes aux quatre coins du monde pour offrir un documentaire dont on aurait la fâcheuse tendance à comparer à son celui de son homologue Yann Arthus-Bertrand.

 

Mais là où le film bloque, c'est dans sa recherche de solution. Car comme de nombreux films écologiques, ou voulant dénoncer le problème de l'environnement, on nous montre des magnifiques images, une cruelle réalité, mais derrière on se demande ce que l'on peut bien faire ? Et Nicolas Hulot n'apporte pas plus de réponses à la question : il souhaite « une mutation radicale » de la part des hommes, qui doivent ainsi « préserver, partager, renoncer, réduire ». Mais cela reste encore vague, et on stagne encore et toujours au statut de la sensibilisation du spectateur, sans acte réel derrière.

 

 

« Si nous laissons la nature réguler, elle le fera dans des proportions violentes »

 

Pourquoi le syndrome du Titanic ? La réponse selon Nicolas Hulot est que Il évoque bien sûr l'attitude des passagers du célèbre paquebot qui continuaient à danser et à festoyer sans réaliser la proximité avec l'iceberg fatal. Autrement dit, si nous ne changeons pas de direction, nous courrons à la catastrophe. » La Terre est donc ce paquebot, en course pour un exploit, mais qui à force de prendre trop de risque, n'arrive pas à calculer le danger, et pourrait finir par sombre, si ces gouvernants (les capitaines) n'arrivent pas à  réagir à temps. Une belle métaphore, loin d'être idiote dans le fond…

 

Une prise de conscience obligatoire et de plus en plus pressante au fur et à mesure que des hommes d'envergures tirent la sonnette d'alarme. Après Al Gore et La Vérité qui dérange (2006) ou Y-A Bertrand et Home (2009), Nicolas Hulot passe d'Ushuaïa Nature au cri du désespoir qui vise à une fois de plus alarmer un spectateur, qui attend les réactions des gouvernants.

 

NOTE: 13,5/20

 

 



13/10/2009
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