Cine-emotions

En ces temps de crise, La Famille Jones veut révolter tout en faisant sourire avec une histoire originale.

Lorsque les Jones emménagent dans la banlieue chic d'une petite ville américaine, ils apparaissent tout de suite comme une famille idéale. Non seulement ce sont des gens charmants, mais ils ont en plus une magnifique maison et sont mieux équipés que toutes les autres familles du quartier. Le problème c'est que la famille Jones n'existe pas : ce sont les employés d'une société de marketing dont le but est de donner envie aux gens de posséder ce qu'ils ont…

Avec son affiche digne des classiques comédies américaines, sa bande annonce qui pousserait au pessimisme, et un début de film qui lance à la figure du spectateur un étalage de richesse hallucinant, il y a de quoi être freiner par La Famille Jones. Pourtant ce film qui se voudrait être une comédie simpliste ressemble plus à une critique de la société de consommation bling-bling à travers une fausse famille qui est juste présente pour faire du marketing à ne plus en finir. Pour pimenter le film, on rajoute un côté sentimental qu'incarne un petit novice sous la peau de David Duchovny. Ce dernier donne la réplique à l'expérimenté (dans les deux sens du terme), Demi Moore. On imagine que cette histoire de faux couple qui se tenterait bien à en devenir un vrai, va tomber dans le pathos. C'est un peu l'inverse en quelque sorte: on ressent un côté de noirceur, un sentiment de malaise, et tout cela est dû principalement à la prestation plus qu'honorable de Duchovny.

L'ennui avec La Famille Jones, c'est qu'on ne sait jamais vraiment s'il faut le voir comme un bon film (avec son côté critique) ou comme un mauvais (un style lourd et prévisible). On rajoute à ces éléments une réalisation parfois un peu trop nerveuse, et le spectateur pourrait ressentir une lourdeur gênante. L'idée est complétement géniale et plutôt originale pour critiquer une petite partie d'Américains qui vivent dans ces quartiers résidentiels fermés et privés, où le luxe tient une place prépondérante lorsqu'il s'agit de le mettre en valeur. La famille Jones incarne tout cela, ce qui la ferait passer incognito aux yeux des riverains. Même si l'humour peine à montrer le bout de son nez (le montre t-il vraiment?), la critique de ce commerce bling-bling reste intéressante mais le propos paraît bien moins crédible, la faute à un fil sentimentaliste facile et prévisible.

NOTE : 12 / 20