Cine-emotions

Il reste du jambon ? Non, il sentait trop le moisi.

Anne Depetrini s'inspire de sa propre histoire pour tordre le cou aux clichés dans une comédie sur l'intégration et les difficultés du couple mixte.



Justine Lacroix (Anne Marivin) est une journaliste qui après un échec sentimental avec le boss de la boîte, se retrouve cantonnée aux reportages ridicule. Après avoir mangé des croquettes qui peuvent aussi bien être dévorée par les hommes que par les chiens, elle débarque à l'hôpital et fait la rencontre de l'urgentiste qui va la soigner. Djalil Boudaoud (Ramzy Bédia) tombe alors amoureux de la belle jeune parisienne, pourtant tout à l'opposé de son style de vie dans la banlieue à Nanterre. Leur amour peut-il coïncider pour autant malgré leurs différences ?

Il reste du jambon veut donc passer outre tous les clichés pour s'en moquer, et offrir ainsi une comédie agréable pour le spectateur. Effectivement, on est loin de se prendre la tête pour une blague tellement intelligente que personne ne la comprise, mais à l'inverse on ne rigole pas plus devant la platitude intellectuelle des réparties. A peine quelques sourires, histoire de dire qu'on n'a pas tout ce chemin pour rien, et sinon rien d'autres. On ne peut contester que choisir un tel sujet est assez intéressant, encore faut-il le traiter avec une certaine dignité et surtout une intelligence scénaristique assez fine. A la place, Il reste du jambon sonne comédie pour adolescent au lieu d'être une vraie réflexion comique sur la mixité de ce couple et les problèmes que cela pose.



Pour ce premier film, Anne Depetrini a choisi tout simplement son compagnon, le comique Ramzy Bédia, qui retrouve d'ailleurs au passage le boss de la série H (Jean-Luc Bideau) qui l'avait vu exploser. Pour son premier véritable rôle en tête d'affiche, Anne Marivin n'est pas franchement convaincante sur l'ensemble, mais elle s'en tire bien. En revanche on ne peut que se lamenter devant la pauvreté de l'histoire (très prévisible) et du scénario (d'un basique à mourir d'ennui) ou encore d'une bande son bien lourde. C'est d'ailleurs cette dernière qui vient rompre la seule scène intéressante du film, où le couple se brise lorsque Justine apprend les mensonges de son petit ami et lui parle de tolérance. Il n'y aura pas de débat derrière, c'est bien regrettable tant le film aurait pu gagner en qualité avec un peu plus de dialogues sensées. Inutile d'inviter Géraldine Nakache et Leïla Bekhti (les deux copines de Tout ce qui brille) pour que l'ensemble marche, il faut repenser l'avant.

Il reste du jambon est donc une comédie bien pauvre dans son scénario, doté d'une action bien trop simple pour tenir son spectateur en haleine, qui doit rabaisser son degré d'accessibilité à la comédie s'il veut sourire.

NOTE : 6 / 20



Il Reste du jambon ? Bande-Annonce 1
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08/11/2010
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