Crazy Heart, la force du country.
Crazy Heart a su séduire les récompenses par une histoire réaliste et émouvante, au cœur du country.
La vie de Bad Blake un chanteur de country de 57 ans, qui tourne des bars saloon miteux jusqu'à des salles de bowling, et continue de vivre sur la route. Il est à des années-lumières de Tommy Sweet (Colin Farrell) qui fut son jeune protégé et à qui il a tout appris. Il est alcoolique, loser et seul. Mais la rencontre d'une jeune journaliste local Jean (Maggie Gyllenhaal) alors qu'il tourne, va bouleverser quelque peu sa vie. Il va reprendre goût aux joies d'une famille qu'il n'a jamais eu. Mais ses vieux démons le poursuivent toujours.
Jeff Bridges remportaient le Golden Globes du meilleur acteur et créait la surprise générale. Comment un film qui n'avait accumulé que 2 petits millions de recettes faisait pour dérober la vedette à In The Air le grand favori. En réalité, Crazy Heart va remporter deux Golden Globes, et probablement les deux plus mérité à la vue du film. Il s'agit aussi de Ryan Bingham qui remporte celui de la meilleur chanson de film, avec la magnifique « The Weary Kind », chanson qui symbolise à tout point de vue le film de Scott Cooper. Car la musique country est forcément au cœur de ce film qui retrace la vie d'un chanteur errant de la country qui n'a pas la reconnaissance qu'il devrait avoir. Il est un symbole du monde rude de la musique, qui ne fait pas cadeau à tout le monde. Et chaque chansons dans ce long métrage est un réel plaisir, car chacune propose un rythme et des paroles toutes symboliques. Elles représentent le personnage de Blake, magnifiquement interprété par Jeff Bridges, tout en nature.
La musique est tellement centrale (notamment autour et dans la vie de Bad Blake) que ce sont les acteurs eux-mêmes qui chantent, comme Jeff Bridges et Colin Farrell. Ce dernier d'ailleurs aurait tendance à s'éloigner du pur système hollywoodien (L'Imaginairum du Docteur Parnassus ou Bons Baisers de Bruges en sont le symbole) et qui prouve dans Crazy Heart qu'il est capable de s'adapter avec brio. L'histoire Blake a tout pour être émouvante. Bien sûr, elle peut paraître très ressemblante à d'autres, comme s'il y avait une impression de déjà-vu. Mais la façon de la mettre en scène, loin des atermoiements des personnages, est profonde et sincère. Mieux que cela, elle touche et le spectateur s'attache à chaque personnage. Le final d'une pure beauté conclut avec brio ce film qui ne prétendait pas à cela.
A la base, Scott Cooper voulait adapter l'histoire de Merle Haggard (un ancien taulard qui, après avoir assisté au concert de Johnny Cash dans sa prison, et qui s'est mis ensuite à la musique). Mais les droits d'auteurs étant trop élevé, Scott Cooper préfère sa propre histoire, dont les critiques comparent l'esprit à des films comme The Big Lebowski (des frères Coen) ou encore à The Wrestler, de Darren Aronofsky (où justement Mickey Rourke campe un personnage poignant). On peut aussi reprocher à Crazy Heart de vouloir tenter de faire mieux que d'autres films qui ont marché grâce à la country, comme par exemple Walk The Line avec Joaquin Phœnix. Mais en regardant le film, on sait que Crazy Heart a les arguments pour rester un bon modèle du genre. Scott Cooper a su s'entourer des meilleurs, à commencer par T-Bone Burnett, déjà responsable de la musique de O Brother, Walk The Line, mais aussi en ayant produit l'album Raising Sand, de Robert Plant et Allison Krauss (récompensé par des multiples Grammy l'an passé).
Crazy Heart est l'un des cœurs musicaux de ce début d'année, au même moment où Nine relance en vain le flambeau de la comédie musical au cinéma. Avec Jeff Bridges au somme, une histoire émouvante, et une bande son excellente, Crazy Heart ne peut prétendre qu'à être une réussite.
NOTE : 16 / 20
CRAZY HEART - BANDE-ANNONCE VOST FR
envoyé par baryla. - Court métrage, documentaire et bande annonce.
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