Cine-emotions

The American est un thriller bon blagueur qui cache presque bien son jeu. Mais pourquoi donc ?

Jack est un tueur à gages habile et expérimenté. Mais en Suède, il échoue et sa mission se transforme en bavure. Il trouve alors refuge dans la montagne profonde d'Italie, dans les beaux décors d'un village haut perché dans l'Italie des Abruzzes, offrant alors une belle carte postale au film. On lui confie une nouvelle mission où il tiendra un second rôle, celui de l'homme de coulisse qui transmet ses savoirs. Il s'éprend également d'une belle femme de joie (la très charmante Violante Placido), alors que son passé pourtant très proche revient le hanter.

The American pourrait presque être un film anti-thriller, celui qui se moque des stéréotypes du genre en reprenant les ingrédients à sa sauce pour finalement offrir quelque chose de plus profond. En effet, la caméra d'Anton Corbijn (réalisateur de Control) nous amène dans la solitude du personnage interprété par George Clooney (cassage de rythme en règle) et le spectateur se voit forcer de suivre dans le quotidien de Jack: Jack fait des pompes, Jack va faire des photos, Jack veut faire l'amour et j'en passe! Cet espèce de monotonie s'avère pourtant être la qualité du film, qui ressort lors des quelques scènes d'action. Cette solitude fait partie de l'histoire et Corbijn nous le montre bien.

Là où le héros est toujours vainqueur, The American nous montre autre chose. Un homme bouffé par son passé et son échec suédois qui doit se repentir et surtout se cacher. Jack réalise alors qu'il a manqué l'amour et que cela lui est impossible. Il réalise aussi tous ses pêchés, sans pour autant les renier car cela aussi lui est impossible. Et l'action nous montre également comment cet événement de Suède que tout le monde pense anodin, revient comme un boomerang, avec toute la manipulation qui peut en sortir. George Clooney (In The Air, Les Chèvres du Pentagone) offre alors un personnage condamné, dont l'issue est presque inévitable, mais pour lequel le spectateur pourrait bien s'éprendre (derrière le physique facile de Clooney bien sûr).

Une affiche un rien présomptueuse et old school, une bande annonce qui prêterait à rire par son ridicule si stéréotypé, The American a bien caché son jeu. Vraiment...

NOTE : 13 / 20