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[TEST DVD] Le Choix de Luna

Entre drame romantique et questionnement sur la place de la religion dans son existence propre, Le Choix de Luna engage un débat avec un propos très simple et néanmoins pertinent.




Luna et Amar, jeune couple de Sarajevo, tentent de surmonter les obstacles inattendus qui menacent leur amour. Renvoyé de son travail pour alcoolisme, Amar croise, par hasard, un ancien camarade d'armée converti au wahhabisme qui lui propose un nouveau travail. Malgré les réticences de Luna, Amar accepte ce travail qui va pourtant les éloigner l'un de l'autre, tant moralement que physiquement. Au bout de quelque temps, sans aucune nouvelle d'Amar, Luna obtient l'autorisation de lui rendre visite sur son lieu de travail. Elle découvre alors une communauté bien à part, qui vit comme au siècle passé, sous surveillance. Luna s'efforce de convaincre Amar de revenir avec elle, mais lui, tente de la persuader que ce sanctuaire isolé lui apporte une paix intérieure et l'aide à ne pas boire. Après plusieurs semaines, Amar rentre enfin chez lui, radicalement transformé. Il déclare être devenu un homme meilleur. Mais Luna ne le reconnaît plus. Elle s'interroge. Les blessures encore ouvertes de la guerre continuent de la hanter, son amour pour son mari est-il assez fort pour accepter ses changements ?



Le résumé en dit déjà beaucoup sur ce que le film de Jasmila Zbanic (Ours d'or en 2006 pour Sarajevo, mon amour) va traiter. La religion et la relation entre Luna et Amar sont les deux fils rouges qui ne cessent de se croiser pendant ce métrage d'une durée très facilement avalée, en l'occurrence 1h40. La lumière vient aussi de deux endroits différents, deux regards : les yeux pétillants de l'actrice principale Zrinka Cvitesic en portrait de femme moderne, loin des conventions. L'autre regard, c'est la caméra de Jasmila Zbanic pleine de lucidité, qui ne porte de jugements sans expliquer les points de vue, confronte les idées d'une manière très simple et habile. D'ailleurs elle ne tranche pas au final, et cela ressemble à un bon point plutôt qu'une facilité. Prenons un plan en exemple : Luna dans la rue, son passage suit de quelques mètres celui d'une femme voilée, et ce sont des bonnes sœurs qui emboîtent le pas de Luna. Que peut-on en dire : d'une part qu'en un plan, la réalisatrice a posé les bases de ce qu'elle va évoquer, et que d'autre part, Sarajevo est une ville multiculturelle comme elle aime si bien le montrer. Elle ne perd jamais son cinéma, ni même le propos de son film, d'une douceur surprenante, et d'une vérité tout aussi touchante. Si le début a du mal à se lancer vraiment dans la situation, apparaissant en totale rupture avec la conversion rapide d'Amar, il n'en reste pas moins que la seconde partie du film s'avère pertinente.


NOTE : 13 / 20




15/06/2011
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