Cine-emotions

Film d'épouvante et thriller ensemble forment une catégorie complexe: la preuve en est avec Possession de Joel Bergvall et Simon Sandquist.

La vie de Jess est bouleversée après l'accident de voiture dont sont victimes son mari Ryan et son beau-frère Roman. Plongés dans un profond coma, ils semblent avoir peu de chance de s'en sortir. Lorsque Roman se réveille, il prétend être le mari de Jess...

Possession est comme beaucoup de ses cousins remake de films: une vaine tentative d'approche d'une cinéma pour en faire une œuvre commerciale, mais aussi dénuée de tout son charme initial. Le film de Joel Bergvall et Simon Sandquist n'échappe à cette tradition (ou plutôt malédiction) qui poursuit près de 9 remakes sur 10. En plus d'être un film foncièrement médiocre même si le propos est intéressant, Possession a subit quelques malheurs qui ont forcé le film à ne jamais connaître de sortie cinéma et de passer par le direct-2-dvd. Un rachat après que certains aient lâcher le navire, soit donc deux belles années de galères pour ce film. Un petit budget pour un film qui manque cruellement d'ambition, la sanction est presque inévitable. Du côté du scénario, s'il y a quelques moments de tension (voir d'émotion pour les plus sensibles), l'ensemble reste plutôt mou et peu entraînant en plus d'être prévisible.

Pour rentrer un peu plus dans ce qui marche le mieux sur le marché américain, Possession a opté pour le côté plus épouvante du film qui n'a bien évidemment pas sa place ici. Bien sûr la situation peu apparaître flippante, mais l'interprétation de Sarah Michelle Gellar n'est pas assez convaincante sur la longueur pour la rendre comme telle. La version coréenne Park Young-hoon avait plus accentué sur le dramatique de la situation, rendant le film beaucoup plus intimiste. Même si la prestation de Lee Pace (Raisons d'état, Scandaleusement célèbre) peut séduire, on se demande encore pourquoi Sarah Michelle Gellar persiste à choisir la voie du remake (The Grudge) ou des films d'épouvante à destination du public adolescent (Souviens-toi l'été dernier, The Return) alors qu'elle n'y est visiblement pas à son avantage. On aimerait se dire que Possession est un thriller d'épouvante efficace, mais il n'en est rien. Il est comme tant de films qui finissent par tomber dans l'anonymat (si ce n'est pas déjà le cas) parce qu'ils manquent d'intérêts.

NOTE : 8.5 / 20

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