Cine-emotions

Le film policier est de retour avec Mensch, de Steve Suissa, qui raconte l'histoire d'un jeune braqueur de coffres-forts, qui ne sait où est réellement sa vie. Prenant et touchant, mais relativement simple.

A 35 ans, Sam est un casseur de coffres hors pair. Entre la garde de son petit garçon qu'il élève seul, son grand-père qui rêverait de le voir rejoindre l'entreprise familiale, sa petite amie qui se lasse de ses mensonges, il essaie désespérément de devenir un Mensch, un homme bien. Mais son ultime braquage tourne mal et le met dans une situation difficile.

Sam Hazak est un jeune homme, issu d'une bonne famille qui a réussit dans le secteur de l'épicerie. Mais lui n'a pas voulu suivre ce chemin, et il s'est orienté vers le braquage, faire ce qu'il aime là où il est bon, comme il le dit si bien. Le problème c'est que ce n'est pas une vie recommandable, pour l'image de la famille, mais encore plus pour lui, qui a un fils et une petite amie journaliste qui cherche encore le vrai visage de son copain. En rencontrant Simon Safran (Maurice Bénichou), il pense avoir son dernier gros coup, pour pouvoir enfin se construire une vie digne de ce nom.

Mensch, en yiddish signifie « homme », non pas le simple homme, mais celui du digne homme, son terme le plus noble. Ainsi, la culture de la famille, et notamment des fils s'imprègnent dans un dicton fameux : « Coiffe-toi, serre ta cravate, regarde les gens dans les yeux et sois un mensch ! », repris à deux reprises dans le film, d'une façon puissante, qui en dit long sur la fierté des personnages. On y trouve un Sam Hazak qui se remet en question, qui essaye de se trouver, perdu dans sa tourmente, dans le mauvais côté de la société. Sa copine, le danger qui pèse ensuite sur sa famille doit lui faire retrouver le droit chemin.

Le jeune acteur Nicolas Cazalé nous gratifie de sa belle gueule, campant ce braqueur de coffres-forts, qui se cherche lui-même. Un charisme loin d'aller inquiéter Alain Delon, dont on serait tenter par un rapprochement, mais tout de même un talent indéniable pour donner un peu plus de crédibilité à ce film qui tente de mixer l'esprit noir et policier à la tragédie familiale. L'autre coup de cœur serait aussi Maurice Bénichou (ou même Sami Frey) qui incarne ces personnages âgés et typiques de ces films policiers, cachant de lourds secrets. On retrouve même Anthony Delon (dans le rôle du fidèle collègue de Sam dans ces braquages), mais qui lui est encore bien loin d'égaler l'aura de son père à l'écran.

Un film policier bien noir et sombre, sous fond de tragédie familiale, où l'on retrouve un petit coup de cœur en la personne de Nicolas Cazalé. Le film reste touchant et limpide, sans réellement convaincre pour marquer les esprits du genre.

NOTE: 13/20