Cine-emotions

Le film de Michael Haneke, le Ruban Blanc vient de remporter la Palme d'or du 62ème Festival de Cannes. Retour sur le palmarès.

Palme d'Or : Le Ruban Blanc, de Michael Haneke.

Une annonce, de l'émotion, une grande union entre Isabelle Huppert et Michael Haneke après l'annonce de la Palme d'or pour le Ruban Blanc de Haneke. Les journalistes vont probablement commencer à jaser à émettre des scénarii, mais la réalité est bien là, Haneke vient de remporter la Palme avec Huppert comme présidente du jury. Il faut rappeler que l'actrice française avait remporté un prix d'interprétation en 2001 avec La Pianiste, de Michael Haneke. Elle en a fait l'un de ces réalisateurs préférés. Mais les critiques sont plutôt bonnes pour ce film qui essaye de comprendre la naissance du national-socialisme à travers l'exemple d'un village dans les années 1913-14. Des enfants sont victimes de l'oppression et d'une éducation rude de la part des dirigeants mâles de ce village. Ces enfants seront les futurs fidèles de l'idéologie national-socialiste. Une manière originale et assez inédite de voir comment une éducation peut mener à une idéologie. Le film est filmé en noir et blanc, une autre particularité du film.

La phrase : « Parfois ma femme me pose une question très féminine: 'est-ce que tu es heureux?'. C'est très difficile de répondre. Mais aujourd'hui, c'est un moment dans ma vie où je peux dire je suis très heureux et toi aussi je pense »

Sortie en salle le 21 octobre 2009.

Grand Prix du Jury : Le Prophète, de Jacques Audiard.

Il était le grand favoris, le véritable chouchou des critiques français, mais il ne remporte pas la Palme d'or. Réel déception ? On ne le sait pas encore, toujours est-il qu'en voyant Audiard recevoir son trophée, on sait très bien que c'est Haneke qui remportera la Palme. Jacques Audiard a voulu montrer une métaphore de la prison, à travers la vie derrière les barreaux de Malik, un jeune malfrat au départ qui va devenir un véritable caïd sous l'attention du clan corse qu'il a préféré au clan arabe. Choc, réaliste et bourré d'émotions, ce film semble grand, et recevait une véritable standing ovation lors de la projection officielle.

Sortie en salle le 26 août 2009.

Prix exceptionnel du Jury : Alain Resnais.

86 ans, plus de 50 ans de carrière dans le cinéma, des chef-d'œuvres comme Nuit et Brouillard, Hiroshima mon Amour, une personnalité du cinéma, qui a vécu l'explosion de la Nouvelle Vague. Avec Les Herbes Folles, il vient présenter un long métrage pour la 6ème fois à Cannes. Mené par Sabine Azéma et Andre Dussollier, ce film est inspiré du livre de Christian Gailly, l'Incident.

Sortie en salle le 21 octobre 2009.

Prix d'interprétation masculine : Christoph Waltz (Inglorious Basterds).

Il y interprète un dignitaire nazi, chargé de rafler un maximum de juifs. Mais lui et son personnage, c'est celui que vous allez détester dans le film, mais aussi celui qui va être l'un des rares nazis à vous faire rire sur la Seconde guerre mondiale. Un acteur à l'image d'Inglorious Basterds de Quentin Tarantino, un film à la fois burlesque et violent, sur fond de western grâce à la BO de Morricone. Waltz se détache d'un casting déjà bien lourd, avec entre autres Brad Pitt, Eli Roth, Diane Kruger, Mélanie Laurent.

Sortie en salle le 18 août 2009.

Prix d'interprétation féminine : Charlotte Gainsbourg (Antichrist).

Le scandale du film sera bien primé à Cannes, en la personne de son actrice principale Charlotte Gainsbourg, qui livre ici une prestation flippante et étouffante, dans un film misogyne et très pornographique. A la limite de l'horreur, inacceptable pour le jury du Prix œcuménique, Antichrist de Lars von Trier réussit un des ses paris, après avoir choqué à Cannes, le film remporter une récompense.

Sortie en salle le 3 juin 2009.

Prix de la mise en scène : Kinatay, de Brillante Mendoza.

Là aussi un choix qui sera contesté du côté des critiques, car le film n'a pas fait bonne impression dans la presse. Un film choc, violente, sur un jeune qui fait des études de police et qui arrondit ses fins de mois et qui se retrouve acteur d'un assassinat terrible d'une prostituée fautive. Kinatay a choqué, tout comme Antichrist, et est aussi récompensé.

Sortie en salle prochainement.

Prix du scénario : Nuits d'ivresse printanières, de Lou Ye.

Le film clandestin de la sélection officielle de Cannes 2009 est récompensé également. Lou Ye devait purger une peine difficile : 5 ans sans faire de films. 3 ans après Une jeunesse chinoise, sur les étudiants de Tienanmen, Lou Ye s'attaque à un sujet sensible en Chine : l'homosexualité. En plus d'être récompensé, les dirigeants chinois à la culture doivent être bien verts. Lou Ye a profité de sa récompense pour pousser les réalisateurs indépendants chinois à mettre leurs œuvres sur pied.

Sortie en salle prochainement.

Prix du jury : ex aequo Fish Tank, d'Andrea Arnold et Thirst, ceci est mon sang..., de Park Chan-wook

Caméra d'Or : Samson et Delilah de l'Australien Warwick Thornton