Cine-emotions

Le Livre d'Eli, spiritualité et apocalypse.

Les frères Hughes nous reviennent, 9 ans après l'esthétique From Hell. Cette fois-ci, Denzel Washington fait marche seul sur une terre ravagée pour protéger un livre par comme les autres.


Nous sommes dans un futur proche, dans une Amérique devenue terre désolée, ruinée par la guerre qu'elle a vécu. Peu d'hommes y ont survécus. Mais Eli (Denzel Washington) fait partie de ceux qui ont connus cette époque. Plus fort encore, il est un témoin intellectuel non négligeable. Il est en possession d'un livre qu'il n'a cessé de lire pendant 30 ans. Ce livre est sacré, pour certains, ils pourraient symboliser la renaissances, pour d'autres, il est la cause des guerres. Ce livre n'est autre que la Sainte Bible. Les frères Hughes auraient amené un débat intéressant sur la place de la religion dans le monde (si seulement Alejandro Amenabar avait pu réaliser le film), sur ces croyances qui forgent les hommes, mais les montent les uns contre les autres. La réflexion intellectuelle est peu évoquée dans ce film, c'est manifestement au spectateur de se prendre au jeu de la réflexion.


Face à Eli se dresse le terrible Carnegie (Gary Oldman). Il est possède une espèce de ville en ruine et court après le livre qui lui manque. Manifestement, il va vite découvrir que c'est celui que possède Eli. Carnegie représente l'homme de culture, qui connaît la littérature (il est le seul à savoir lire), mais aussi l'homme de pouvoir. Selon les dires de la belle Solara (Mila Kunis), Carnegie dirige les gens qui peuplent cette ville et tout le monde le craint. Récupérer le livre lui permettrait d'accroitre son pouvoir et d'embrigader le peuple, comme certains ont su le faire des siècles auparavant. Intelligent n'est ce pas ?


Si on passe dans les aspects techniques, on remarque un film qui se veut esthétique, comme le fut From Hell à l'époque. La couleur est sombre, on joue sur le contraste entre la lumière et les ténèbres, comme si cette fameuse Bible pouvait être un de ces deux terrains. On sent une volonté d'avoir un film qui se base tout de même sur de l'action, comme les combats de rue. Mais à force de vouloir faire trop héros, le film perd en crédibilité et s'enfonce dans le simple film d'action pour spectateur recherchant un petit peu d'adrénaline.


Denzel Washington est un excellent acteur, mais ce n'est pas forcément (voir pas du tout) dans Le Livre d'Eli qu'il faudra lui rendre hommage. Il reste dans un personnage ferme, sans trop donner d'émotions. Il impressionne lors des scènes de combats, qui pourraient s'avérer pour certains les seuls intérêts de ce film. Gary Oldman pourrait être le seul coup de coeur (il n'est plus à confirmer en réalité) dans ce second rôle qui fait de lui encore un homme du mal. Son personnage est cynique et cruel, mais on insiste pas assez sur ce point. Il y avait matière à faire un film réellement bon. Mais les frères Hughes n'ont surement pas penser à La Route de John Hillcoat, où Viggo Mortensen surpasse assez facilement Denzel Washington.


Au final, on se retrouve avec un film bien banal. La réflexion intellectuelle n'est pas assez poussée, préférant l'esthétique bien moins frappante que dans From Hell, ou faisant du personnage d'un Denzel Washington moyennement convaincant, un héros légendaire dans un monde ruiné. A peine suffisamment d'adrénaline pour apprécier un film qui ne restera pas dans les annales du genre.


NOTE: 10.5/20




27/01/2010
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