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Le Caméléon, à la recherche d'une identité.

Le Caméléon, mythomane à la recherche d'une identité. En reprenant l'histoire vraie de Frédéric Bourdin, Jean-Paul Salomé passe du blockbuster à la française à un film plutôt personnel et réaliste.


L'histoire de Frédéric Bourdin ne vous dit peut-être rien au premier abord, mais son nom est celui d'un usurpateur d'identité plus que célèbre qui aura sévi à travers le monde. Le film se préoccupe essentiellement d'un épisode principal de cette course à l'identité : au Texas en 1997, il se fait passer pour un certain Nicholas Barclay. Les autorités vont mettre du temps à découvrir la supercherie magnifiquement bien orchestrée par le mythomane lui-même. Il retente le coup à Grenoble en 2004 mais échoue très rapidement. Pour son film, Salomé (Belphégor, Arsène Lupin) situe l'action en 2000 en Louisiane, lorsqu'un jeune homme qui prétend s'appeler Nicholas Mark Randall, âgé de 16 ans, sort de son mutisme en Espagne. De retour aux Etats-Unis, il s'intègre dans cette « nouvelle famille, quatre ans après sa disparition et invente toute une histoire macabre et bouleversante, ce qui conforte alors son traumatisme.


Il faut alors qu'un agent du FBI trouve l'affaire louche pour se pencher sur ce cas. Sauf que prouver les mensonges de ce jeune imposteur s'annonce très compliqué tant celui-ci semble avoir mis en place un plan presque infaillible. Le film réfléchit alors avec plus ou moins de justesse sur la crise de l'identité, sur ce qui peut pousser un homme à mentir sur toute sa vie pour ruiner l'existence d'une famille et même retourner tout son passé.

Ce jeune homme est interprété par Marc-André Grondin (révélation du Premier jour du reste de ta vie et récemment vu dans "Bus Palladium"), qui s'avère être quasiment le seul intérêt du film par une interprétation intéressante. Emilie de Ravin n'a pas plus convaincu que dans Remember Me, mais elle ne déçoit pas non plus. On note une certaine difficulté à rentrer dans ces personnages tant ils paraissent feutré un peu à l'image du film, qui pousse trop à réfléchir, risquant d'amener son spectateur à l'ennui.

Projet ambitieux et difficile à faire pour Jean-Pierre Salomé : sortir de la superficialité ambiante de ces précédents films pour en faire un nouveau plus profond. Si le sujet percute et pose des questions intéressantes, l'ensemble est plutôt moyen, manquant presque de conviction et de crédibilité.

 



05/07/2010
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