Cine-emotions

La Comtesse, l'Histoire et la légende.

Julie Delpy réalise et interprète la comtesse Elizabeth Bathory, célèbre pour une légende plutôt sanglante…

 

Alors que son mari vient de décéder, Elizabeth Bathory doit désormais gérer son domaine toute seule. Elle rencontre un jeune homme fort séduisant, pour qui elle s'éprend, sans aucune limite. Sauf que cet amour est impossible pour l'homme en question, Istvan Thurzo. À 40 ans, la comtesse se découvre une réelle peur, la vieillesse. Lors d'un accident domestique, elle s'imagine alors que le sang de jeunes vierges peut lui offrir la jeunesse éternelle.

L'Histoire regorge de ces légendes, sanguinolentes ou pas, qui intéresse aussi bien la littérature que le cinéma. Car ce sont ce type de légendes qui forgent l'imaginaire d'aujourd'hui. De Vlad l'empaleur à Caligula, beaucoup de noms plus ou moins célèbres forgent ces légendes. La comtesse Bathory en fait partie, celle que l'on surnomme la Comtesse Dracula ou encore la comtesse sanglante. Il faut dire que son histoire peut offrir pas mal de libertés à l'imagination. La Comtesse Bathory était donc connu pour se baigner dans le sang de jeunes vierges qui avaient été tuées auparavant. Ses victimes pouvaient être à la fois des paysannes attirées dans son château, ou bien encore de jeunes bourgeoises. On ne sait donc pas réellement le nombre de jeunes filles qui sont mortes pour la peau de cette comtesse, même si comme le film semble le supposer, ce nombre pourrait bien dépasser la centaine.

 

L'histoire du cinéma s'est déjà intéressé au cas de la Comtesse sanglante, à travers 21 films, où elle apparaît avec plus ou moins d'insistance. On peut par exemple retenir le film de Peter Sasdy en 1971 qui s'intitule la Comtesse Dracula. En 2010, dans un film anglophone, Julie Delpy écrit, et réalise le film, en même temps qu'elle interprète la très sombre comtesse. Elle incarne donc une femme aux apparences strictes, relativement séductrice, mettant en avant une allure très impériale, typiquement le genre de femme leader qui pourrait faire dire au public que cette comtesse presque avant-gardiste était une féministe avant l'heure. Car oui son personnage est humain, le spectateur ne peut pas réellement être à 100% convaincu d'une culpabilité. C'est aussi là-dessus que joue la légende.

Alors on peut bien reprocher au film de ne pas voir une seule différence de traits entre une Comtesse qui commence ces meurtres en 1585 et qui les stoppe en 1610 au moment de son procès. Elle reste dans une chambre murée pendant quatre ans, avant de mourir, son statut de noble lui évitant une exécution à laquelle n'échapperont pas trois de ces quatre complices. Il y a aussi ces quelques longueurs, peut-être aussi un manque d'aspects sanglants qui empêchent réellement au film de prendre aux tripes, alors que le début du film en prenait la direction. On notera donc la très bonne prestation de Julie Delpy (La passion Béatrice, Le loup-garou de Paris), et celles un peu moins convaincantes d'Anamaria Marinca (La révélation, 4 mois, 3 semaines, 2 jours) ou encore de David Brühl (Good Bye Lenin!, Joyeux Noël) qui campe le jeune Thurzo.

Si La Comtesse de Julie Delpy n'arrive pas à convaincre ni ne lève le voile sur un mystère, il permet aussi de mettre en avant un personnage presque envoûtant, dans une réalisation parfaite, montrant encore que l'Histoire demande à être explorer en profondeur.

NOTE : 12 / 20





03/05/2010
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