Cine-emotions

Iriez-vous Jusqu'en Enfer ?

Présenté hors-compétition à Cannes, Drag me to Hell (Jusqu'en Enfer) est le nouveau film de Sam Raimi (Spider Man, Evil Dead). Un film original qui consacre une fois de plus un des spécialistes de l'horreur.

 

Christine Brown est une spécialiste en crédit immobilier, elle travaille dans une banque et vit avec son mari, un professeur en psychologique, Clay Dalton issu d'une famille huppé. Mais un jour Christine reçoit la visite d'une vieille femme, que l'on menace d'expulsion (un thème récurrent actuellement) et qui réclame un troisième prêt. Mais Christine est forcé de refuser et devant toute la banque, elle humilie la vieille femme qui la suppliait. Le soir même dans un parking quasiment vide, elle lui jette un sort. Le Lamia est prêt à frapper, comment Christine peut-elle s'en défaire ?

 


 

Pourquoi ce film surprend ? La raison évidente est que Sam Raimi réussit quelque chose de rare dans le cinéma d'horreur. D'une part il met dans son film tous les clichés du film d'horreur – épouvante et tout ça dans un scénario loin d'être idiot comme on a pu le voir. Ensuite il utilise de vieux procédés scénaristiques et thématiques : ainsi il prend la sorcellerie, l'image des gitans, les pratiques anciennes, l'exorcisme, tout ça dans un stress impressionnant.

 

Sans dire bien sûr la fin du film qui tout son intérêt, car elle ne rentre pas dans le classique « film d'horreur », Sam Raimi signe là une belle prouesse. Au niveau des décors, il prend le décor classique de la banlieue américaine, puis l'aspect plus sombre, voir même caractéristique du film d'horreur (le décor du cimetière par exemple). Il y a du déjà-vu comme la scène du parking, qui rappelle celle du film d'Alexandre Aja (La Colline à des Yeux, Mirrors) qui s'intitule Deuxième sous-sol. Après la thématique de l'expulsion, du rôle des banques, Sam Raimi s'occupe aussi des différences sociales. Un film d'horreur avec des thématiques sérieuses est très rare…

 

Autre gros point fort du film. Si Sam Raimi réussit à faire peur, notamment à travers le personnage de Mme Ganush, la vieille femme que Christine précipite involontairement à la rue, il fait aussi rire. Par exemple, la scène du parking, part d'une oppression puissante, un aspect très flippant, pour finir à quelque chose de drôle et pathétique (la manière de se battre de la vieille femme et de Christine). Sam Raimi pousse le personnage de Christine à l'exorcisme pour inverser le sortilège et éliminer le lamia. Un exorcisme qui n'est pas sans rappeler l'Exorciste (1974), ce film qui avait tant choqué.

 

Un film qui fait peur, qui fait rire, mais surtout magnifiquement bien fait. Sam Raimi réussit un retour fracassant en signant de sa patte une œuvre du cinéma d'horreur dont on risque de se souvenir.

 

LA NOTE: 14/20

 

 



10/06/2009
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