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[FOCUS ON] Zack Snyder, le nerd de l'heroic fantasy

Après 300 et Watchmen, le réalisateur américain était très attendu pour son Sucker Punch sorti tout droit de son imagination. En moins d'une décennie et avec seulement cinq films, Zack Snyder s'est fait sa place à Hollywood, imposant son style, bien mis en valeur dans des films d'action et univers fantastiques.





Né à Green Bay dans le Wisconsin en 1966, Zack Snyder a fait ses débuts derrière la caméra dans la pub. Il se fait connaitre dans les années 90 grâce à son style déjà bien défini dans des pubs pour des marques de voitures comme Audi ou BMW, la bière Budweiser ou des marques de sport comme Nike et Reebok. Fort de sa réputation dans le domaine des spots publicitaires, il se fait remarquer par Hollywood. Columbia Pictures lui propose le film S.W.A.T. Unité d'Élite en 2002 mais le jeune américain finit par quitter le projet, qui reste finalement assez de son univers aujourd'hui. Cela se confirme ensuite avec les futurs choix du jeune réalisateur: il lui est alors proposé de réaliser le remake du Zombie de George A. Romero. L'Armée des morts. Zack Snyder présente ainsi son premier long-métrage en 2003 signant un premier essai réussi avec le film d'horreur. Le réalisateur américain s'attaque à d'autres genres : les adaptations de comic-book avec le péplum 300 (2006) et le film de superhéros Watchmen (2009), le film d'animation familial pour Le royaume de Ga'Hoole (2010) et la SF aux accents Heroic Fantasy dans Sucker Punch avant d'attaquer le reboot de Superman prochainement. Un point commun : l'aspect visuel, avec notamment des scènes d'action travaillées, de l'énergie et un goût assumé pour les scènes sanglantes.



Pour ses débuts dans le monde du cinéma, le réalisateur de pubs ne choisit pas la facilité. En effet, en acceptant de réaliser le remake du deuxième volet de la saga de Romero sur les morts-vivants, Zack Snyder s'attaque à un film devenu culte, l'un des meilleurs du genre. Mais il passe l'épreuve avec réussite, réalisant un long-métrage  qui ne trahit pas l'original tout en apportant une bonne dose de modernité. L'armée des morts part de la même trame narrative que Zombie : suite à un phénomène inexpliqué, les morts vivants envahissent le monde, infectant ceux qu'ils mordent. Un groupe de personnes se réfugie dans un centre commercial où s'organise leur nouvelle vie sociale. Beaucoup d'éléments de l'histoire sont différents (notamment, les zombies, ici plus rapides et plus résistants) dans la version de Snyder mais celui-ci conserve tout de même l'un des points centraux du film de Romero : l'accent mis sur les tensions sociales. Côté visuel, Zack Snyder montre déjà son style et sa maitrise de l'action, livrant un film rythmé et efficace. 





300, 2006


Avec 300, il tente une nouvelle expérience inédite. Mixer toute l'énergie et le côté mythologique d'un péplum, avec son univers bien à lui. Son film s'avère être une claque visuelle à part entière, cliché totale entre les corps bodybuildés des Spartiates, ou le côté un peu transsexuel et efféminé des Perses. Pourtant, Snyder n'est pas loin du compte. Il reste fidèle à une certaine vision de l'Histoire, sans en oublier les petits détails comme l'éducation des jeunes enfants, avant que ces derniers n'aillent au combat. Le ton est parfois résolument décalé, mais la mise en scène, les scènes d'actions et effets spéciaux, ainsi que la bande son surprennent le spectateur, loin de s'imagine un tel spectacle. Mais là encore, Snyder avait fait le choix d'une adaptation, ce qui fortement les possibilités.

Snyder se penche ensuite sur l'adaptation du comic book d'Alan Moore et Dave Gibbons, Watchmen, un projet qui fut successivement abandonné par Terry Gilliam, Darren Aronofsky et Paul Greengrass. L'histoire se déroule en 1985 dans une réalité alternée où les superhéros sont présents au quotidien, où les États-Unis ont gagné la guerre du Vietnam grâce aux pouvoirs de l'un d'entre eux, où Nixon est toujours président et où le monde est à l'aube de la troisième guerre mondiale, une guerre nucléaire qui pourrait l'anéantir. Avec un aspect visuel impressionnant, le film réussit à convaincre mais divise les avis car l'adaptation très fidèle au comic book rend le film complexe et long puisqu'il dure presque 2h45.


Watchmen, 2009


Après l'intermède d'animation que représente le Royaume de Ga'Hoole qui ne fonctionnera pas franchement dans nos salles obscures, le buzz se porte sur la sortie de Sucker Punch. Attendu puisque pour le coup, ce film n'est pas une adaptation, mais bien le fruit de l'imagination du réalisateur. Entre les univers qui représentent ses influences et références et peuplent ainsi le film, Sucker Punch se veut encore être dans la lignée de la claque visuelle. Le style est exactement le même, Snyder ne renouvelle pas, il reste dans une ligne de conduite dont il pense qu'elle est la bonne. Avec un scénario alambiqué et finalement rien de neuf dans le cinéma de Snyder, pas sûr que Sucker Punch finisse par être le film-référence pour lui et pour les spectateurs.


Reste à voir ce que Zack Snyder pourra nous offrir avec le reboot de Superman, qui malgré les premiers avis très mitigés sur Sucker Punch, continue d'être un film très attendu...








02/04/2011
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