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[FOCUS ON] Woody Allen, un style bien à lui

A 75 ans, le réalisateur et scénariste new-yorkais continue d'enchainer les tournages à un rythme effréné. Retour sur sa longue carrière traversée par des thèmes récurrents et le personnage Woody Allen.




Né à Brooklyn en 1935, Woody Allen a grandi dans le quartier New Yorkais de Midwood. L'emblématique ville des Etats Unis est d'ailleurs indissociable de l'artiste, puisqu'elle est cœur de son œuvre. New York est particulièrement sublimée dans Manhattan en 1979, dans lequel la ville se découvre en noir et blanc sur les airs jazz de Gershwin. Dès son adolescence, Woody Allen commence à écrire, tout d'abord pour un journal puis des sketchs pour des humoristes. Dans les années 60, il écrit pour des émissions télévisées et se produit lui-même également sur scène par la suite. C'est à ce moment que Woody Allen commencera à développer son propre personnage : un intellectuel nerveux et obsessionnel. En 1965, il fait ses débuts dans le monde du cinéma grâce à ses talents d'auteur : il écrit le scénario du long métrage Quoi de Neuf Pussycat tourné par Clive Donner. Le film marque ses débuts de scénariste mais aussi d'acteur pour le grand écran puisqu'Allen y tient un petit rôle. Un an plus tard, il fait en quelque sorte ses premiers pas de réalisateurs puisqu'il détourne les images d'un film d'espionnage japonais qu'il remonte pour y apposer ses dialogues décalés dans Lily la Tigresse. C'est en 1969 qu'il fait réellement ses débuts derrière la caméra lorsqu'il tourne le faux documentaire Prends l'oseille et tire toi. Dès ses débuts, Woody Allen impose l'une de ses caractérisques : a la fois auteur et réalisateur de ses longs métrages, il joue dans la plupart de ses films. L'artiste enchaine ensuite plusieurs films dans le même ton burlesque et satirique , notamment Bananas (1971) et Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe (sans jamais oser le demander) en 1972.


Au milieu des années 70, il s'éloigne du style de ses débuts pour faire ressortir un côté plus intellectuel. Laissant de côté les gags visuels, Woody Allen s'attarde sur des questions plus sérieuses sur la vie. Il analyse différents thèmes qui deviendront récurrents dans cette nouvelle période qui débute en 1975 avec Guerre et Amour, dans lequel il dirige celle qui est devenue sa muse, Diane Keaton. L'artiste développe ensuite le personnage auquel il est souvent associé, un intellectuel à l'humour sophistiqué rempli de références culturelles. Durant cette nouvelle période, il enchaine les comédies dramatiques teintées de mélancolie, affinant son style désormais reconnaissable. En 1977 sort Annie Hall, avec Diane Keaton et le réalisateur. Woody Allen utilise différents procédés narratifs, livre un film très personnel, surement le plus autobiographique de tous ses longs métrages. Annie Hall récolte quatre oscars, celui du meilleur film, du meilleur scénario, du meilleur réalisateur et de la meilleure actrice pour Diane Keaton. Allen retrouve l'actrice dans ses deux films suivants, Intérieurs (1978) et Manhattan (1979) puis tourne Stardust Memories avec Charlotte Rampling.


Les années 80 sont marquées par une nouvelle muse, la nouvelle compagne de Woody Allen, Mia Farrow. En 1982, le cinéaste la dirige dans Comédie érotique d'une nuit d'été puis elle sera présente dans tous ses films jusqu'à Maris et Femmes en 1992, avec entre autres La rose pourpre du Caire (1985),  Hannah et ses sœurs (1986), September (1987), Crimes et délits (1989) ou encore Alice (1990).


En 1993, il retrouve Diane Keaton pour la comédie policière Meutre mystérieux à Manhattan. L'année suivante il laisse le rôle principal à John Cusack dans Coup de feu sur Broadway, une comédie sur le monde du théâtre dans les années 30. Le réalisateur new yorkais s'essaie par la suite à la comédie musicale avec Tout le monde dit - I love you (1996). A la fin des années 90, il tourne deux satires, sur les névroses d'un auteur avec Harry dans tous ses états (1997) et sur la fascination pour la célébrité dans Celebrity (1998). En 2000, Woody Allen livre une comédie visant un plus grand public avec Escrocs mais pas trop. Il enchaine toujours ses films à un rythme régulier mais le succès est moins important que lors des années 80 et 90, avec Le sortilège du scorpion de jade (2001), Hollywood Ending (2002), Anything Else (2003) puis Melinda et Melinda (2004).


Au milieu des années 2000, Woody Allen sort de son cadre habituel pour l'Europe. Il réalise d'abord une trois films à Londres : le très sombre Match Point puis Scoop, tous deux avec sa nouvelle source d'inspiration féminine Scarlett Johansson, et enfin Le rêve de Cassandre avec Colin Farrell et Ewan McGregor. Allen se pose ensuite en Espagne pour Vicky Cristina Barcelona en 2008 pour lequel il retrouve Scarlett Johansson avec Penelope Cruz et Javier Bardem. Après un rapide retour sur sa terre natale avec Whatever Works, il revient à Londres pour tourner Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu. En 2011, c'est au romantisme et à la magie de la capitale française qu'il rend hommage dans Minuit à Paris avec Owen Wilson et Rachel Mc Adams face à quelques français, notamment Gad Elmaleh, Marion Cotillard et Carla Bruni. Le film est présenté à l'ouverture du 64ème festival de Cannes en sélection officielle hors compétition. Prochainement, Woody Allen continuera son cycle européen avec Rome.


Le réalisateur déclarait récemment  dans un documentaire qu' « on ne se rappellera aucun des ses films ». Difficile d'abonder dans son sens car, au vu de l'importance de son œuvre, Woody Allen s'est imposé comme un cinéaste majeur du cinéma américain contemporain. 


15/05/2011
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