Cine-emotions

Fair Game : come-back sur l'affaire Plame.

Focus sur l'affaire Valerie Plame pour le Fair Game de Doug Liman, seul film américain en compétition officielle à Cannes 2010.



Valerie Plame est agent de la CIA au département chargé de la non-prolifération des armes qui dirige secrètement une enquête sur l'existence potentielle d'armes de destruction massive en Irak.
Son mari, le diplomate Joe Wilson, se voit confier la mission d'apporter les preuves d'une supposée vente d'uranium enrichi en provenance du Niger. Mais lorsque l'administration Bush ignore ses conclusions pour justifier le déclenchement de la guerre, niant au passage les arguments utilisés pour envahir l'Irak, Joe Wilson réagit via un éditorial dans le New York Times déclenchant ainsi la polémique. Peu après, la véritable identité de Valerie Plame est révélée par un célèbre journaliste de Washington. Sa femmes se retrouve alors avec sa couverture réduite à néant et ses contacts à l'étranger en danger de mort, voyant au passage s'effondrer sa carrière et sa vie privée.


Inutile de préciser qu'il est devenu une mode artistique que de faire des films (américains) sur le sujet de la guerre en Irak vu à tous les niveaux: terrain, en coulisse, les conséquences d'après-guerre (traumatisme personnel, effets politiques). Paradoxalement, les films américains arrivent peu à offrir un regard crédible. Le dernier en date (Green Zone) est beaucoup placé sur le niveau du film d'action et d'adrénaline pure que sur le film offrant une réflexion sur la guerre. Doug Liman (Go, La Mémoire dans la peau, Mr & Mrs Smith) a donc choisit alors de s'occuper de l'affaire Valerie Plame qui secoua l'état-major américain et l'administration Bush puisque le scandale prit une ampleur non négligeable. Le risque avec une telle histoire (ici sous l'étiquette d'une fiction) est de se perdre dans les méandres du privée et du professionnel.


Pour éviter ce fâcheux contre-coup, on a fait confiance aux acteurs de ce film, en particulier les deux principaux. Naomi Watts incarne ici une agent de la CIA réfléchie (en opposition totale avec le reste), qui propose des réflexions intéressantes et pertinentes, tout en défendant son point de vue. Le film tente de nous faire parvenir son émotion lorsque l'affaire éclate: les difficultés d'une mère de famille en danger permanent, son honneur et sa dignité professionnelle et personnelle bafouées. Son jeu reste digne de son talent, sans verser dans le pathos ridicule. De l'autre côté, Joe Wilson est incarné par un Sean Penn décidément bien engagé au niveau politique (on se souvient du militant homosexuel dans Harvey Milk). C'est ce couple qui porte à bout de bras le film par l'intelligence du jeu et ce sentiment de crédibilité qu'ils dégagent. Derrière, Fair Game s'avoue être un film nerveux, très fortement bavard et manquant cruellement de rythme dans les moments où justement son aspect thriller aurait du ressortir.


Il n'est donc pas étonnant qu'à ce jour, le film le plus pertinent sur le dossier irakien soit une comédie britannique : In The Loop, d'Armando Iannucci.


NOTE : 13 / 20



FAIR GAME : BANDE-ANNONCE VOST
envoyé par baryla. - Regardez des web séries et des films.


16/11/2010
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