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Démineurs, pas assez crédible.

Nouveau film de guerre, ayant pour lieu l'Irak, Démineurs veut nous montrer la difficulté de l'engagement des soldats américains en Irak, et notamment à travers le métier de démineur. Pour autant, est-ce convaincant ?

 

Bagdad, Irak, le lieutenant James est à la tête de la meilleure unité de déminage de l'US Army. Dans un milieu hostile, l'unité tente au péril de leurs vies, des missions dangereuses qui consistent à désamorcer des bombes qui pourraient faire énormément de victimes.

 

Traiter de la guerre en Irak (ou pour élargir au Proche Orient) n'est pas une chose facile, mais le sujet semblerait presque trop porté à l'écran, au risque de ne plus avoir un effet positif sur le spectateur. C'est le cas avec Démineurs ! Si la première scène semble réaliste, stressante, à la limite du « trop bien fait », le reste du film derrière laisse à désirer ! Il s'enfonce dans l'ennui, la répétition, et le jeu d'acteur n'égale pas celui des grands films de guerre ou des séries télévisées. Mais le pire dans tout cela, c'est que les critiques encensent le film de Kathryn Bigelow. Et James Cameron (l'ex de la réalisatrice) qui affirme : « Ca pourrait devenir le Platoon de la Guerre en Irak », je lui répondrais, laissons les chefs d'œuvre à leurs places ! Dans le même genre, Dans la vallée d'Elah semble bien plus convaincant.

 

En effet, Démineurs, c'est un peu le film de guerre qui veut trop bien faire, traite du danger qui tourne autour de ces soldats qui vont déminer des bombes capables de tuer dans les 300 mètres à la ronde. Le sujet est original, touchant, mais encore faut-il que l'hommage y soit sincère. Et là, les doutes apparaissent. Dans The Guardian, Guy Marot, démineur pendant 15 ans dans l'armée britannique, critique le film et sa crédibilité. Pour lui, le film « donne l'impression que les démineurs sont des drogués d'adrénaline qui se comportent de façon inconsciente et irrationnelle. C'est un manque de respect total à l'égard des nombreux officiers qui ont perdu la vie." Pour cet ancien démineur, Guy Marot se penche sur le personnage de Jeremy Renner (plus crédible en beau soldat qu'en démineur) : « Ce personnage semble tout simplement complètement fou. Il est censé avoir désamorcé 870 engins, ce qui est totalement impossible – cela supposerait qu'il démine trois engins explosifs par jour. En plus, il ne suit absolument pas la procédure militaire : l'opération n'est pas planifiée, il n'y a pas d'isolation, pas de robots ».

Un film qui serait donc surfait, qui traite donc son sujet principal d'une façon trop laxiste, au risque de taper dans la crédibilité de son film. L'intérêt du film serait presque à la fin, où nos deux soldats se retrouvent dans leurs blindés, en train de réfléchir sur leurs engagements sur un terrain qu'il déteste. Mais ont-ils le choix ? Comment ressentent-ils l'éloignement de la famille ? Pour le coup, l'hommage est vibrant, l'émotion est présente, et pour le coup le film remonte dans l'estime lors de ce passage. Il laisse réfléchir le spectateur, mais sur une opinion qu'il connaît déjà : en finir avec cette guerre qui semble inutile et qui coûte bien trop d'innocents. Mais il n'y avait pas besoin de ce film pour le comprendre. En outre, le Festival de Deauville à récemment récompenser le film d'Oren Moverman, The Messenger, sur la guerre en Irak justement…

Malgré une belle image et une réalisation intéressante, Démineurs tombe plus dans l'ennui et le manque de crédibilité sur son sujet. Seul la fin semble relever un film bien terne et plutôt décevant par rapport aux excellentes critiques de la presse.

NOTE: 7/20

 



12/10/2009
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