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Bronson, le détenu le plus violent d'Angleterre à l'écran.

A ce jour, il comptabilise 34 années derrière les barreaux, dont 30 en enfermement. Il est surtout le détenu le plus dangereux et violent d'Angleterre, une figure redoutée, qui voulait juste être célèbre. Un biopic saisissant, mais très violent.

 

1974, Michael Peterson a 19 ans, et il ne rêve que d'une chose : la célébrité, et rien d'autre. Mais acteur, il ne peut pas, chanteur, il est trop mauvais. Les choix sont donc limités, et curieusement, il va choisir une voie assez inattendue, à la limite machiavélique. Il braque une épicerie, pour un butin plus que ridicule. Cet acte lui vaudra 7 ans d'emprisonnement. Commence alors une véritable chute en enfer pour celui qui va se nommer désormais Charles Bronson, le prisonnier le plus dangereux et le plus violent qu'ait connu l'Angleterre.

 

 

La difficulté du film est probablement dans la capacité ou non d'arriver à capter le personnage si curieux et inexplicable de Peterson, alias Bronson. Il veut être célèbre, mais cela va indirectement lui offrir une célébrité inattendue, et probablement souhaitée par personne. Mais Bronson va y prendre son pied, la violence et taper sur les matons, c'est devenu son dada. Sauf que pour lui, la prison, il n'y goûtera que quelques années. Il va vite être pris comme un individu fou, et donc l'enfermement définitif enterre le personnage qui sombre définitivement dans le mal. Pour interpréter ce personnage, Tom Hardy, un acteur de théâtre, se surpasse pour offrir une prestation ahurissante et flippante du pire taulard anglais.

 

Et pourtant, dans ce film, le réalisateur Nicolas Winding Refn, réalisateur danois installé aux Etats-Unis, offre la particularité de pouvoir se placer par rapport au personnage de Bronson. Est-il si mauvais que cela ? Qu'est ce qui peut expliquer un tel comportement ? Des questions, sans véritables réponses qui permettent aux spectateurs de se positionner, et même pourquoi pas d'avoir pitié pour ce type considéré comme ultra-violent. Avec cela, le réalisateur danois nous plonge dans la dure réalité de l'univers carcérale, mais plutôt que de critiquer cet aspect là, il se penche sur les raisons d'une violence invétérée, proche d'une folie inexplicable.

 

Mais le problème c'est qu'à force de se retrouver entre quatre murs, et de constamment voir un prisonnier nous offrir ces plus belles droites, les scènes deviennent vite répétitives et on n'arrive toujours pas à expliquer, ce qui plus le film avance, semble inexplicable. Dans des scènes très stylisées, à la limite du choquant pour les âmes sensibles à la violence,  ces scènes de bastons gratuites deviennent presque lassantes. A la différence d'un Stanley Kubrick et de son film Orange Mécanique (avec le fameux personnage Alex) auquel on compare le film Bronson, la psychologie du personnage n'est pas assez approfondie, hormis dans les scènes d'arts plastiques, mais qui là aussi ont une finalité identique. A noter également la BO du film, entre la musique d'époque (New Order, Pet Shop Boys) et la magie classique (Verdi ou Wagner).

 

Winding Refn offre un film un biopic sur Charles Bronson, ce détenu considéré comme le plus dangereux et violent d'Angleterre, entre une psychologie trop évasive, et un film ultra-violent. Si l'image est belle, si la prestation de Tom Hardy est ahurissante, la psychologie du personnage n'est pas plus claire.

 

LA NOTE: 14.5/20

 



19/07/2009
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