Cine-emotions

Bancs Publics, la troisième escale à Versailles.

Un casting de folie (86 comédiens) et un Bruno Podalydès aux manettes, pour le dernier opus à Versailles, cette fois-ci Rive Droite, il signe une comédie habile, à fortes connotations ethnologiques.

 

Un jour se lève, il début comme un quotidien, à l'entreprise. Mais aujourd'hui, une banderole noire où l'on peut lire « homme seul » attire l'attention de trois salariés, qui vont à partir de là chercher à percer ce mystère. L'action se poursuit en rajoutant des personnages au Square des Francines, puis au magasin Brico Dream. Mais avec tout ça, on aurait presque oublié cette fameuse banderole, qui ressurgit lors du retour à l'entreprise. Va t-on savoir qui est cette personne ?

 

 

En 1992, Bruno Podalydès s'intéresse à Versailles Rive Gauche, et plus particulièrement vu d'un appartement, puis dans Dieu seul me voit, il file à Versailles-Chantiers se rapprochant donc du troisième lieu qui fera l'action de son dernier film, Versailles Rive Droite. Quant on regarde de plus près, on s'aperçoit très vite que le film paraît très ethnologique (ou sociologique pour les plus softs), car il va s'attarder sur la vie quotidienne de gens pris au hasard, il va étudier les mouvements, les conversations, les actions, tout ce qui peut faire et agir sur le quotidien. Un vrai travail d'ethnologue ou d'anthropologue.

 

Mais avec ce travail-là, le réalisateur offre sa pointe de l'humour. Une base qui est la banderole, qui se retrouvera à la fin en sorte de fil rouge, trois endroits pour faire l'action, et des personnages qui ont des liens ensemble pour certains, vont se croiser, se parler, s'affronter. L'entreprise se veut presque typique, on passe du PowerPoint à la réunion pour fêter le départ d'une collègue, en passant par le salarié qui travaille tout en jouant. Le square est caractéristique, on s'y amuse, on déjeune, on se parle, se croise. Enfin à Brico Dream, un peu cette image du Castorama où des vendeurs ne s'y connaissent pas plus que ça, mais il faut vendre. Les clients sont stressés, inquiets de ne pas trouver ce qu'il faut. Tout est à la limite du caricatural, mais au fond loin d'être faux.

 

Avec cela, Podalydès rajoute donc l'humour, présent un peu partout. Il est fin, semble travaillé et bien placé, pour rajouter un peu de piment à l'action. Certaines scènes traînent en longueur, mais à la façon d'une pièce de théâtre, l'humour rattrape ce défaut. Le passage assez long dans Brico Dream en est presque jubilatoire, tout y est pour se dire : « Mais il a raison Podalydès ! ». C'est caricatural, mais c'est vrai. Pour offrir l'humour, le réalisateur s'est offert une belle panoplie d'acteurs allant de Catherine Deneuve, Josiane Balasko ou Thierry Lhermitte à Isabelle Muller, Pierre Arditi, Michael Lonsdale, en passant par Les Inconnus, Benoît Poelvoorde, Emmanuel Devos, Ridan, Mathieu Amalric, Chiara Mastroianni ou encore Claude Rich.

 

Malgré quelques longueurs, Bruno Podalydès réussit à construire un long-métrage quasi ethnologique, bourré d'humour et de passages savoureux réalistes, qui laisse à penser que le réalisateur et ses 86 comédiens ne sont pas loin du tout de la vérité, si ce n'est dedans.

 

LA NOTE: 12.5/20

 

Site Officiel du film.

 

 



14/07/2009
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