Cine-emotions

A Serious Man, le retour des frères Coen.

Les étranges et néanmoins étonnants frères Coen signent une comédie personnelle, à mi-chemin entre la réflexion philosophique sur la vie et une comédie qui s'éternise.

 

Larry Gopnik a tout de l'homme sérieux. Il est professeur de physique à l'université, vit dans une banlieue coquette du Midwest, deux enfants et une femme. Il est croyant, fidèle et un père responsable. Sauf que les choses ne vont pas aller comme il l'entend ! Sa femme lui annonce le divorce prochain pour aller rejoindre un ami, Sy Abelman (le genre de type qui s'amuse à donner des leçons). Il commence à avoir des difficultés professionnelles (titularisation menacée, un étudiant le soudoie pour valider un diplôme) et ses enfants s'affirment comme terriblement égoïstes (son fils a des difficultés à l'école hébraïque et sa fille vole dans le porte-monnaie pour se refaire le nez). Enfin, l'oncle Arthur est incapable de trouver du travail et il loge à la maison. La situation est intenable, c'est pourquoi Larry décide d'aller consulter trois rabbins.

 

 

Ces visites vont rythmer le film après que les frères Coen aient posé les bases scénaristiques. La question de l'homme de l'homme sérieux se pose dès le départ. Le comédien de Broadway, Michael Stuhlbarg incarne un juif croyant qui pourrait bien être au bord de la crise de nerf, sauf que l'humour noir des frères finit par ennuyer à force. Les deux précédents films (No Country for Old Men et Burn After Reading) avaient montré les différentes qualités des frères. De l'humour, de la classe, des sujets intéressants et surtout du rythme ! C'est cruellement ce qui manque au film, ou du moins c'est un faux rythme. Les paupières deviennent lourdes plus on rentre dans le délire des deux réalisateurs. On note toutefois quelques bons moments, qui prouvent bien que le tout n'est pas raté. Mais on ne peut pas retenir A Serious Man comme le meilleur film du célèbre duo.

 

Ethan et Joel Coen ont ainsi signé un film personnel « parce qu'il évoque un endroit et un moment sortis de nos souvenirs ». Du coup, on passe à l'hommage dans un film qui se fond dans l'univers et la croyance juive. Les deux réalisateurs retranscrivent avec fidélité la communauté juive américaine, au milieu des années 60'. Il faut déjà rentrer dans l'univers du film et en comprendre toute l'humanité. Il faut bien arriver à cerner qu'il y a des questions (par exemple, a t-on besoin de quelque chose ou quelqu'un pour obtenir de l'aide dans sa vie et se trouver ?). Les questions sont intelligentes, la manière de les traiter un peu moins. C'est peut-être bien trop subtil (et pourtant l'univers des frères Coen est formidable), l'humour n'est pas forcément à nous transformer en spectateur hilare. La faute à un faux rythme qui endort et nous montre une énorme différence entre le cocktail détonnant de Burn After Reading et aujourd'hui A Serious Man. Heureusement, Jefferson Airplane est là pour sauver la côté son.

 

Le film est assurément très loin d'être un chef d'œuvre, loin des qualités auxquels nous sommes habitués avec les frères Coen. Si la thématique et les questions semblent pertinentes, la manière d'y répondre est plutôt mauvaise, et le rythme devient vite insupportable. On en sort absolument pas convaincu, mais on attend avec impatience le prochain rendez-vous avec les frères Coen : True Grit, un western.

 

NOTE: 10/20

 

 



20/01/2010
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