Cine-emotions

8th Wonderland, la dérive de l'Internet.

La toile n'est pas forcément un objet de cinéma, pourtant il est intéressant de s'y lancer. 8th Wonderland nous offre une ébauche de ce que pourrait devenir le Web…

 

Ils sont des millions à évoluer sur la Toile, et lorsqu'ils décident de s'unir tous guidés par le même désir d'améliorer les choses, de ne plus subir l'actualité sans pouvoir réagir, cela donne le premier Pays virtuel : 8th Wonderland. Chaque semaine, tous ses habitants votent par référendum une motion différente... Mais que se passerait-il si les motions de 8th Wonderland devenaient petit à petit plus réactionnaires ? Si sa manière d'agir se rapprochait lentement mais sûrement d'un comportement terroriste ? Un problème insoluble se poserait alors à l'ensemble des Nations. Comment combattre un pays qui n'existe pas ?

Sous une métaphore du cafard ou de l'insecte qui suit un leader, voici comment débute 8th Wonderland. Une personne totalement inconnue, sur qui on ne peut mettre un visage, a créé un site, sorte de réseau communautaire, qui veut vite s'affirmer comme un pays virtuel. On discute de tout et de rien, on vote des motions, et on va élire un ambassadeur. Une pure folie n'est ce pas ? Toujours est-il que comme les cafards, derrière ce leader inconnu, il y a bien des milliers, et bientôt des millions de moutons. Ces derniers sont des grands désespérés du monde actuel, ceux qui ne croient plus aux hommes politiques pour sauver la planète de la guerre, des problèmes écologiques, du chômage etc.

Sous un affiche célèbre « We want you », arme de propagande massive s'il en est, 8th Wonderland n'a qu'un slogan : « Join us » (rejoignez-nous). Il suffit donc d'être sur ce site, et comme par enchantement, on se croit être capable de se changer le monde, comme si notre parole avait enfin trouvé un écho qui peut résonner partout sur la planète. A travers une sorte de bande d'ami qui discute sur ce site en réseau, des actions coup de poing sont menées un peu partout sur la planète, avec plus ou moins de réussite. Sur le thème de la cyberdémocratie, la chose est originale, mais pas forcément convaincante.

 

Conscient de pouvoir dire un mot sur cette planète, les actions se font plus importantes, au risque de même de créer le danger direct, flirtant avec le terrorisme pour alerter les autorités. Est-ce la solution ? Le message du film est-il bon ? Seul le spectateur peut en discuter s'il a vu le film. 8th Wonderland se veut presque à la fois une fiction, un documentaire, ou même une sorte de long reportage de pseudos journalistes sur comme la démocratie évolue sur Internet, et comment peut-elle avoir une parole dans la vie réelle.

Nicolas Alberny et Jean Mach sont donc les auteurs de cette machination, qui porte l'étiquette du film français moderne. Derrière un bricolage technologique indéniable pour essayer de nous faire avaler la pilule moderne, 8th Wonderland se retrouve piégé dans une mise en scène très moyenne, laissant son spectateur sur sa faim, celui-ci ne sachant réellement quoi dire de l'aspect technique de ce film qui n'a pas su se trouver à ce niveau là. Le casting est assez important, avec des acteurs pas réellement convaincants non plus, des apparitions d'Action Discrète (typiquement le style du film d'ailleurs) et des guest-stars comme Nikos Aliagas en présentateur de débat sur une télévision grecque. Des images qui veulent venir du monde entier, beaucoup de langues qui se mélangent. Un produit de la mondialisation à l'heure de l'Internet en quelque sorte.

Si 8th Wonderland (film français paraît-il) a l'idée originale d'imagine la démocratie et ses dérives sur Internet sans forcément convaincre, il a au moins la faculté de poser quelques bonnes questions dans cette époque où la technologie évolue à grande vitesse.

 

NOTE : 11 / 20

 

 



16/05/2010
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